Dakar, Saint-Louis, Bambey: les étudiants rejettent le plan de reprise graduelle en présentiel proposé par les autorités

02 - Septembre - 2020

La reprise des cours en présentiel prévue hier mardi 1er septembre a été « sabotée » par les étudiants qui exigent une reprise globale des activités pédagogiques. Si à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), on projette une reprise pour le 7 voire le 14 septembre, à Saint Louis, les étudiants ont tout simplement décrété un mot d’ordre de cessation de toutes les activités pédagogiques jusqu’à nouvel ordre. Quant à leurs camarades de l’université Alioune Diop de Bambey, ils ont tout bonnement rejeté ce plan de reprise graduelle en présentiel qui, selon eux, ne colle pas avec les réalités sociales de l’université.

Pas de reprise partielle en présentiel mais une reprise globale ou rien du tout ! C’est ce qu’exigent les étudiants de certaines universités du pays qui ont fait avorter la décision des autorités universitaires de faire reprendre les cours, hier, mardi 1er septembre. Que ce soit à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), à l’université Gaston Berger de Saint Louis (Ugb) ou encore à l’université Alioune Diop de Bambey, pas un seul cours n’a été dispensé. Les étudiants n’ont pas encore jugé nécessaire de reprendre le chemin des amphithéâtres. « Les conditions sociales ne permettent pas encore une reprise des activités pédagogiques », disent-ils. C’est d’ailleurs le point de vue du président de la coordination des étudiants de Saint Louis qui donne une note « médiocre » au recteur et au directeur du centre des œuvres universitaires de la capitale du Nord. « Aussi bien M. Ousmane Thiaré que M. Ibrahima Faye, tous les deux ont lamentablement échoué », soutient le président de la coordination des étudiants de Saint Louis, Omar Shérif Diallo.

Il estime que ce plan de reprise graduelle en présentiel n’est pas compatible avec les réalités sociales de l’université. Il n’assurerait pas des cours sécurisés pouvant permettre de finir les enseignements à temps suivant le deadline édicté par le ministre de l’Enseignement supérieur, c’est-à-dire en fin décembre. « Nos alertes ont porté leurs fruits. Aujourd’hui, le directeur du Crous et le recteur de l’université ne sont pas capables de dire quels sont les étudiants qui sont présentement dans le campus social. A l’université de Saint Louis, il n’y a plus de codification annuelle. Le directeur du Crous avait dit qu’il allait réattribuer toutes les chambres, mais il a échoué. Il n’y a plus de codification et le plan de ré-attribution mis en place ne tient pas. Chaque étudiant est retourné dans sa chambre habituelle », s’indigne le président de la coordination des étudiants de l’Université Gaston Berger de Saint Louis.

Fustigeant le plan de reprise gouvernemental qui serait proposé par des médecins, l’ étudiant de Sanar estime qu’il ne serait pas réaliste. De ce fait, les étudiants de l’UGB ont décrété une cessation de toutes activités pédagogiques jusqu’à nouvel ordre, et des journées sans ticket (Jst) pour une durée de 72 heures renouvelables. Un mot d’ordre des étudiants qui vient ainsi « bloquer » les efforts de l’administration universitaire, laquelle dit pourtant être fin prête pour une bonne reprise des cours. Elle en a donné l’assurance lors d’une conférence de presse conjointe tenue la veille par Messieurs Faye et Thiaré. Mais pour les apprenants « notre objectif c’est de sauver une année, mais pas cette urgence pédagogique qui s’impose ».

Même posture à l’université Alioune Diop de Bambey
La même posture est adoptée par les étudiants de l’université Alioune Diop de Bambey qui ont rejeté la formule proposée par les autorités universitaires. Eux aussi ne sont pas favorables à une reprise graduelle des cours en présentiel. Ils exigent une reprise globale des enseignements pédagogiques, contrairement à la décision des autorités qui avaient pris les devants en renforçant les infrastructures pédagogiques au niveau des différents sites de Bambey et Diourbel et aussi en les équipant. C’est donc le statut quo dans le Baol.

Chez les étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), la reprise n’est pas encore à l’ordre du jour, du moins au niveau des Facultés de Droit et des Lettres. A la Faculté des sciences juridiques, les étudiants, pourtant venus faire cours hier, sont finalement appelés à reprendre le chemin des amphithéâtres à parti du 07 septembre. Quant à leurs camarades de la Faculté des Lettres et Sciences humaines de ce temple du savoir, ils reprendront le 14 septembre, 15 jours après la date fixée par les autorités. Ces assurances sont données par les doyens desdites facultés.

A l’université Assane Seck de Ziguinchor, la réouverture est reportée jusqu’au 1 er octobre, c’est-à-dire dans un mois. Les étudiants des universités Cheikh Anta Diop, Gaston Berger, et Alioune Diop pensent que les autorités universitaires ignorent les « priorités pédagogiques » en voulant faire passer de force ce plan de reprise graduelle en présentiel qu’ils jugent « irréaliste, incommode et impertinent ».

Le Témoin

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