REPRISE DES COURS : LA PLATEFORME INTEGREE DES ENSEIGNANTS DEBOUT DIT NON

01 - Juin - 2020

La Plateforme Intégrée des Enseignants Debout est vent debout contre la reprise des cours prévue le mardi 02 juin prochain. Elle estime que « l’urgence de l’heure pour sauver notre système éducatif n’est pas de reprendre les cours avant septembre 2020 ».
La reprise des cours le mardi 02 juin n’emporte pas l’adhésion de la Plateforme Intégrée des Enseignants Debout (PIED). Dans un communiqué transmis à infos15, elle « s’interroge sur l’opportunité de la réouverture précoce des écoles notamment les classes d’examen et rappelle que toute solution à cette lancinante question de la reprise des cours passe par la mise en place d’un cadre de partage et de réflexion avec les acteurs de l’école et les professionnels de santé afin de garantir les droits humains notamment celui de la santé en priorité ».
La position des enseignants de LD-Debout s’explique en partie par le fait que bon nombre d’établissements scolaires ne disposent pas suffisamment d’équipements pour assurer la sécurité des professeurs et des élèves. « La lutte contre la propagation du COVID-19 nécessite que les établissements scolaires disposent d’approvisionnement en eau, d’assainissement, d’hygiène, d’une gestion des déchets notamment les masques et de nettoyage adapté. Ces mesures sont indispensables pour minimiser le risque de la propagation de la maladie. A cet effet, le Ministère de l’Education, en relation avec celui de la Santé, devrait en amont s’assurer que le personnel enseignant dispose de compétences sanitaires relatives à ces mesures et que les établissements scolaires disposent aussi d’équipements de protection adaptés. Tel n’est pas le cas à ce jour (Le regroupement de 15.000 enseignants à la liberté 5 et l’approvisionnement faible en matériels de protection de plusieurs établissements scolaires est l’illustration parfaite que le protocole sanitaire est loin d’être respecté) », déplorent les rédacteurs du communiqué.
« En plus de ces impairs, il s’y ajoute un dispositif pédagogique incohérent, inefficace et inéquitable en contradiction avec le PAQUET et l’ODD4 (assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie). En mettant le focus essentiellement pour les apprenants des classes d’examens et ne proposant aucune alternative pour les autres niveaux d’enseignements, l’Etat du Sénégal par ce dispositif pédagogique renforce les inégalités et met en péril les efforts consentis en matière d’accès et de qualité », poursuivent-ils.
Face à cette situation loin d’être rassurante pour les enseignants de la Plateforme, les autorités ne devraient pas ouvrir les classes avant septembre prochain. « Ainsi, consciente du danger réel qui menace notre système éducatif relativement au pilotage à vue des autorités de tutelle, la Plateforme Intégrée des Enseignants Debout rappelle au Gouvernement que dans ce contexte où les soldats de la guerre contre la Covid-19 sont atteints par l’ennemi, notamment les agents de santé et des éléments de l’armée, l’urgence de l’heure pour sauver notre système éducatif n’est pas de reprendre les cours avant septembre 2020. C’est pourquoi, poursuit le communiqué, les acteurs éducatifs que nous sommes, appelons les citoyens et les citoyennes à se mobiliser contre cette aventure et exiger du Gouvernement une étude sérieuse avec une approche holistique afin de trouver des solutions alternatives pour la continuité pédagogique au profit de ces millions d’enfants et de jeunes qui sont en rupture scolaire. »

Lansana SYLLA

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

11 - Mars - 2024

Election présidentielle : Amadou Ba lâché par Macky et l'APR

Le candidat de Benno, Amadou Ba avait invité dans le week-end ses camarades de parti à une rencontre du directoire de campagne élargi. Ce qui est frappant, c'est qu'aucun...



15 - Février - 2024

Revue de presse: L’ enseignement supérieur et les spéculations sur une amnistie à la Une des quotidiens

Les annonces du chef de l’Etat en Conseil des ministres sur le secteur de l’enseignement supérieur et les spéculations sur un projet de loi d’amnistie visant...

15 - Février - 2024

CHEIKH OUMAR ANNE MENACE LES SYNDICATS D’ENSEIGNANTS

Le ministère de l’Education nationale ne compte pas rester les bras croisés face aux perturbations des cours notées ces derniers jours et qui sont dues aux...