VOEUX TABASKI 2020 : KARIM WADE APPELLE TOUS LES PARTIS POLITIQUES A TRAVAILLER DE CONCERT POUR COMBATTRE LA COVID-19

30 - Juillet - 2020


Le Syndicat des travailleurs de la justice (SYTJUST) et l’actuel garde des Sceaux se regardent en chiens de faïence. La cause, pour des raisons jugées politiques, un protocole signé par l’ex-ministre de la Justice, Pr Ismaïla Madior Fall, dont le président de la République aurait signé le décret mais qui tarde à être publié dans le Journal officiel. Le Syjust, pour sa part, parle de continuité de l’Etat et exige la publication du décret au Journal Officiel.

L'ex-ministre de la Justice, Pr Ismaïla Madior Fall, aurait-il tourné en bourrique le Sytjust ? Beaucoup sont tentés de répondre par l’affirmative à cette question. En effet, la veille de la dernière présidentielle, les camarades de Me Boun Aya Malick Diop, le secrétaire général du Sytjust, avaient accentué la pression sur lui. Et il avait fini par céder à leurs revendications. C’est ainsi qu’un protocole d’accord a été scellé entre le gouvernement et les travailleurs. Un an et demi plus tard, il apparaît que le Pr Fall, en signant cet accord, avait miné le terrain à son successeur, en particulier, et au gouvernement en général.
Ce même si, dans le cadre très tendu de la pré-campagne électorale pour la présidentielle de 2019, cet accord était passé inaperçu.

En tout cas, nul n’avait perçu ses vraies conséquences. Il prévoit notamment l’accès des greffiers à une nouvelle hiérarchie au bout d’une ancienneté de dix ans au oins, au corps des Administrateurs des greffes et l’accès des greffiers après dix ans d’ancienneté à la hiérarchie A2. Ce qui constitue une disparité dans le fonctionnement et les règles d’organisation du centre de formation judiciaire. De même, l’article 50 du décret 2019-413 permet aux greffiers hiérarchie B2 ayant accompli au moins dix ans d’ancienneté, d’intégrer le corps des Administrateurs de greffe hiérarchie A1 après une formation de douze mois au C.F.J (Centre de Formation Judiciaire).
L’article 51 du même décret prévoit que les greffiers ayant accompli moins de dix années de service B2 peuvent demander leur admission au CFJ pour une formation de douze mois conduisant à l’obtention du diplôme de greffier classé à la catégorie A2. L’article 49 du décret permet aux greffiers en chef B1 d’intégrer le corps des ADG A1 après une formation de douze mois au CFJ etc.

Le Sytjust exige l’application du décret
Aujourd’hui, l’application de ce décret pose problème car le Sytjust exige sa publication au Journal officiel tandis que le gouvernement, lui, veut manifestement faire machine arrière. « C’est un protocole d’accord qui a connu un début d’exécution avec le paiement de deux mois de primes dues aux travailleurs de la justice. C’est un droit acquis dès lors qu’il y a accord et qu’il y a eu un début d’exécution. Les autres sont des décrets dûment signés par le président de la République qui nous donnent des acquis. Ce que nous demandons seulement, c’est l’application des décrets que le chef de l’Etat a signés. Il n’y a pas une nouvelle demande. Ce sont des décrets qui ont été signés il y a plus d’une année. Un accord qui a été conclu entre le gouvernement et le Sytjust il y a presque deux ans. On ne demande que leur mise en œuvre » a révélé Aya Boun Malick Diop.

Selon le secrétaire général du Sytjust, lui et ses camarades ont attendu 14 mois après l’installation du nouveau ministre de la Justice, Me Malick sall, pour déposer un préavis de grève. « Il n’y a eu aucune réaction. Nous avons fait des sorties. C’est à ce moment que le garde des Sceaux s’est mis à vouloir remettre en cause tout ce que nous avions obtenu avec ses prédécesseurs. Cela n’est pas normal. Nous sommes dans un Etat de droit, il y a le principe de la continuité de l’Etat. Donc tout ce qui a été conclu avec les prédécesseurs de l’actuel ministre doit être mis en œuvre. Aujourd’hui, les travailleurs de la justice ont le droit et la vérité de leur côté. Nous sommes prêts à poursuivre le combat jusqu’à avoir satisfaction de nos doléances » a-t-il précisé d’un ton ferme.

A la question de savoir si l’ex-garde des sceaux, Pr ismaël Madior Fall, ne les a pas eus avec les accords signés en 2018, Me Aya Boun Malick Diop botte en touche. « Ce n’est pas une question de tromperie. Dès qu’un Etat s’engage, inéluctablement, il y aura une mise en œuvre de ses engagements quelle que puisse être la période. Quand un Etat signe un engagement, quel que puisse être le contexte, il faut lui accorder une bonne foi. C’est ma conviction des choses » s’est-il défendu avant de conclure sur la rencontre initiée par le Haut conseil du dialogue social. « On ne cherchait pas un accord à l’occasion de cette rencontre mais nous voulions entendre le ministre nous dire quand est ce qu’il va mettre en œuvre les décrets qu’il a trouvés, ces réformes trouvées clef en mains. Malheureusement, lors de cette rencontre, le ministre ne nous a donné aucun argument convaincant comme quoi il a des difficultés. Il nous a dit de manière évasive qu’il y a des contradictions par-ci et par-là, mais rien de clair. C’est forts de cette situation de confusion que nous avons quitté la rencontre en sachant qu’il est dans un certain dilatoire et qu’il n’est pas prêt à satisfaire nos exigences. Au sortir de cette rencontre, nous avons décrété un autre mouvement de 72 heures » a-t-il conclu.
C'est dire qu’un véritable dialogue de sourds s’est installé entre les travailleurs de la justice et leur ministre de tutelle au grand dam des citoyens.

Le Témoin

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

11 - Avril - 2024

Etude: Une consommation importante de pastèque peut être dangereuse pour certaines personnes

Abuser de la pastèque peut être dangereux pour les personnes souffrant d’une maladie rénale chronique. Une étude de cas cliniques, publiée dans la revue...

09 - Avril - 2024

Affaire de la saisie de 3 tonnes de drogue : Le cerveau et propriétaire du navire arrêté

La Division opérationnelle de l’Office central de répression de l’enrichissement illicite (OCRTIS) frappe fort. L’affaire de la saisie de 3 tonnes de drogue...

09 - Avril - 2024

Saisie de billets noirs d’une contrevaleur de 314 826 036 francs CFA (source douanière)

La Brigade spéciale et de recherche des douanes (BSR) a saisi des billets noirs d’une contrevaleur de 314 826 036 francs CFA, a-t-on appris de source douanière. Dans un...

08 - Avril - 2024

LA CRISE EN CASAMANCE : UN DIALOGUE INCLUSIF S’IMPOSE POUR LE PROCESSUS DE PAIX (PAR AMADOU SYLLA)

Depuis son déclenchement en 1982, la crise en Casamance demeure l'un des problèmes les plus complexes pour le Sénégal. Malgré les nombreux efforts...

05 - Avril - 2024

Justice : Le Président Diomaye déchire le décret des dernières nominations de Macky Sall

Une information du journaliste Madiambal Diagne. Le directeur de Publication du Quotidien renseigne que le président Bassirou Diomaye Faye a annulé les dernières nominations...