Budget 2026 : Hausse de 23,4% des recettes, défi du déficit et pression fiscale record

16 - Octobre - 2025

Le projet de Loi de Finances (PLF) pour 2026 au Sénégal affiche une ambition budgétaire marquée par une forte augmentation des recettes et des efforts de consolidation. L'ensemble des chiffres clés révèle une dynamique de croissance des masses budgétaires, tout en soulignant l'ampleur des défis, notamment le poids de la dette et l'objectif de réduction du déficit.

L'explosion des recettes et l'amélioration de la pression fiscale

Le budget total pour 2026 est arrêté avec des montants significativement plus élevés que l'année précédente. Les recettes sont projetées à 6 188,8 milliards de FCFA, contre 5 014,3 milliards de FCFA en 2025, soit une hausse spectaculaire de 1 174,5 milliards de FCFA en valeur absolue et de 23,4% en valeur relative.

Cette progression est essentiellement portée par les recettes fiscales, arrêtées à 5 384,8 milliards de FCFA, en hausse de 1 025,2 milliards de FCFA par rapport à la LFI 2025. Cette performance est attribuée pour 703,6 milliards de FCFA aux recettes issues du Programme de Résilience Économique et Sociale (PRES).

En conséquence, le taux de pression fiscale devrait atteindre 23,2% en 2026, contre 19,3% en 2025, un bond significatif qui traduit la volonté de l'État d'augmenter sa capacité de financement interne.

Des dépenses maîtrisées et des objectifs macroéconomiques

Les dépenses du projet de loi de finances s'élèvent à 7 433,9 milliards de FCFA, soit une progression de 12,4% par rapport aux 6 614,8 milliards de FCFA de 2025.

Les hypothèses macroéconomiques sous-tendent une politique de consolidation budgétaire :

Déficit Budgétaire : Il est ciblé à 5,37% du PIB en 2026, avec l'objectif de convergence vers 3% du PIB en 2027, en respect des critères de l'UEMOA.

Croissance économique : Un taux de croissance du PIB de 5% est anticipé, principalement soutenu par le secteur primaire (+6,1%) et le tertiaire (+5,4%).

L'État mise sur une rationalisation des dépenses de fonctionnement, qui se traduit par une baisse des dépenses d'acquisitions de biens et services et de transferts courants de 280,5 milliards de FCFA, pour s'établir à 1 650 milliards de FCFA. À l'inverse, les dépenses en capital sur ressources internes connaissent une forte augmentation de 568,9 milliards de FCFA, atteignant 1 448,9 milliards de FCFA, principalement grâce aux recettes attendues du PRES.

Le poids accru de la dette

Malgré l'augmentation des recettes, le coût de la dette pèse sur le budget. Les intérêts et commissions sur la dette publique augmentent de 258,5 milliards de FCFA, pour s'établir à 1 190,6 milliards de FCFA.

Le déficit budgétaire global s'établit à 1 245,1 milliards de FCFA (contre 1 600,5 milliards de FCFA en 2025). Le solde budgétaire de base s'améliore significativement, passant de -678,5 milliards de FCFA à -81,6 milliards de FCFA, témoignant de l'effort pour couvrir la quasi-intégralité des dépenses par les recettes internes.

Le besoin de financement pour 2026 est colossal, atteignant 6 075,2 milliards de FCFA. Il est composé pour l'essentiel par l'amortissement de la dette (remboursement du principal), qui s'élève à 4 307,4 milliards de FCFA, soit 70,9% de ce besoin total. C'est donc principalement le refinancement des dettes antérieures qui justifie ce recours élevé à l'endettement.

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