Champ GTA : Greenpeace dénonce le mépris de BP pour “la vie marine et les communautés côtières”

06 - Mars - 2025

Suite à l’annonce d’une fuite de gaz détectée sur le champ Grand Tortue Ahmeyim (GTA), opéré par BP au large des frontières sénégalo-mauritaniennes, Greenpeace Afrique a exprimé sa profonde inquiétude et son indignation.

Dans un communiqué transmis à Seneweb, Greenpeace estime que « bien que BP ait reconnu l’incident, les déclarations de l’entreprise, qui évoquent un "faible débit" et un impact "négligeable", ne sauraient masquer la réalité des dangers que représente l’exploitation des hydrocarbures offshore pour les écosystèmes marins et les communautés côtières. BP démontre une fois de plus son mépris total pour la vie marine et les communautés côtières ».

En déplorant cette situation, Dr Aliou Ba, responsable des campagnes Océans de Greenpeace Afrique, indique que « cette fuite provenant du champ GTA ne peut être considérée comme un accident, mais plutôt comme le résultat prévisible d’une industrie qui fait passer ses profits avant nos écosystèmes fragiles et la survie des populations locales ».

« Le champ GTA abrite le plus grand récif corallien en eau profonde, un écosystème unique au monde. Un seul déversement peut anéantir des décennies de biodiversité marine, contaminer les chaînes alimentaires et détruire l’habitat de centaines d’espèces. Les répercussions s’étendront bien au-delà des zones de forage, affectant la migration des espèces, la reproduction marine et l’équilibre écologique de toute la région côtière de la Mauritanie et du Sénégal. Nous dénonçons également le paternalisme et l’absence totale de transparence dont fait preuve BP dans sa communication avec les populations locales. L’entreprise doit cesser de tergiverser et publier immédiatement des données indépendantes sur l’ampleur réelle de cette fuite et les mesures mises en place pour y remédier », invite Dr Ba.

Il insiste en assurant que « le communiqué de BP est plus qu’un manquement à l’éthique, c’est un déni des droits humains fondamentaux. Les communautés locales ont un droit inaliénable à l’information sur les risques qui menacent leur environnement et leur survie ».

À ce stade, Greenpeace Afrique exhorte les gouvernements du Sénégal et de la Mauritanie à exiger de BP une totale transparence et à mettre en place des mécanismes stricts de surveillance et de prévention des risques environnementaux liés à l’exploitation gazière, car, dit-il, « la souveraineté d’une nation se mesure à sa capacité à protéger son peuple et ses droits. Il est impératif que les autorités prennent leurs responsabilités et contraignent BP à rendre des comptes ».

Face à la menace d’une énième catastrophe écologique orchestrée par les compagnies pétrolières, Greenpeace Afrique restera vigilant et continuera de revendiquer justice pour l’environnement ainsi que pour les communautés touchées.

 

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