Chèques fantômes auTrésor public : 7,8 milliards détournés avec la complicité de sociétés privées

22 - Mai - 2025

L’affaire impliquant Mansour Kane, agent du Trésor, Mallé Seck, transitaire, et Ramatoulaye Fall, femme d’affaires, n’était que la partie émergée d’un vaste scandale financier aux ramifications inquiétantes.

En octobre 2024, les trois suspects avaient été arrêtés et placés sous mandat de dépôt après la mise au jour d’un chèque frauduleux du Trésor d’un montant de 400 millions de FCFA. Une opération qui avait alors mis en alerte les autorités judiciaires et financières du pays.

Saisissant la gravité potentielle de l’affaire, le parquet financier avait immédiatement ordonné à la Division des investigations criminelles (DIC) d’ouvrir une enquête approfondie. Parallèlement, des vérifications internes avaient été déclenchées au sein même du Trésor public.

Selon les révélations du journal Libération, cette première fraude n’était que l’arbre qui cachait une forêt. Les investigations menées ont révélé un préjudice colossal de 7,863 milliards de FCFA pour l’État. À l’origine de ce trou abyssal : le vol de trois carnets de 50 chèques chacun, subtilisés dans les circuits internes du Trésor.

Plus troublant encore, ces carnets étaient rattachés à des structures stratégiques de l’État : le Centre comptable des armées, la Cellule anti-terroriste et le Service d’entretien des détenus de Dakar. Trois entités sensibles dont la sécurité des moyens financiers aurait dû être irréprochable.

Le détournement a pris une dimension encore plus préoccupante lorsque les enquêteurs ont découvert que la majorité de ces chèques avait été utilisée par cinq sociétés de transit, qui s’en sont servies pour le règlement de droits de douane. Ces structures, désormais formellement identifiées, ont vu leurs responsables être entendus par la DIC et font actuellement l’objet d’un suivi étroit par le parquet financier.

L’enquête se poursuit pour déterminer l’ampleur réelle du réseau, les complicités internes éventuelles au sein de l’administration, et les circuits de blanchiment mis en place pour dissimuler ce gigantesque détournement.

 

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