Les raisons du rejet de la demande de liberté provisoire de Tahirou Sarr

04 - Juin - 2025

La demande de mise en liberté provisoire formulée par Tahirou Sarr a été rejetée par le Parquet de la Juridiction Financière (PJF). L’homme d’affaires reste en prison, et les raisons invoquées pour ce maintien en détention sont qualifiées d’« utiles et nécessaires ».

Selon le journal L’Observateur, les raisons de ce refus de la demande de liberté provisoire de Tahirou Sarr, ont été déjà motivées dans l'arrêt n°21 rendu par la Chambre d'accusation financière du Pool judiciaire financier (PJF). Une décision justifiée, selon le Président Mamady Diané et les 4 autres membres de la Chambre, par la gravité des faits reprochés et les risques majeurs qui feraient peser une mise en liberté sur le cours de l'instruction.

En l'espèce, les juges s'appuient sur un faisceau d'éléments « précis et circonstanciés émanant du rapport de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) »,. Une toile d'araignée financière dont les fils semblent relier Tahirou Sarr à des circuits d'enrichissement opaques, aux confins du droit et de l'éthique publique.

A en croire ce document accablant, Tahirou Sarr aurait encaissé, sans la moindre base contractuelle probante, des milliards de francs Cfa en provenance du Trésor public et d'entités morales non identifiées, utilisant de montages financiers alambiqués pour brouiller les pistes.

Architecture financière suspecte

Parmi ces procédés, figurent notamment des remises de chèques faramineuses, des rachats de créances sur l'Etat transformés en bons de caisse anonymes, mais aussi l'implication-directe de sociétés liées à Tahirou Sarr (SOFICO SA et GIS) mises au service d'une personne publiquement exposée.

Face à cette architecture financière suspecte, la Chambre d'accusation financière du PJF, toujours dans son arrêt N°21, estime que le maintien en détention de Seydou Sarr alias Tahirou Sarr demeure « utile et nécessaire», au regard des impératifs impérieux de l'enquête. Car, derrière les murs de la prison, ce n'est pas seulement un homme qu'on retient, mais aussi les risques qu'il incarne, rapporte le quotidien du Groupe Futurs Médias.

Risques de dissimulation de preuves, de concertations frauduleuses

D'abord, celui de la dissimulation de preuves. Le spectre du blanchiment des capitaux, chef d'inculpation principale, suppose l'existence de flux financiers et de patrimoines dissimulés. La justice craint que Tahirou Sarr profite d'une liberté même provisoire pour effacer les dernières traces de ses opérations douteuses, comme un prestidigitateur effaçant l'encre avant que l'œil de la loi n'ait pu la lire.

Ensuite, vient le péril de la pression sur les témoins. Des fonctionnaires du Trésor, pour la plupart, dont les témoignages s'annoncent déterminants pour dénouer cette affaire aux ramifications multiples. Les magistrats redoutent qu'un contact, une intimidation ou même une simple concertation suffit à altérer la sincérité de leurs dépositions.

Plus encore, la justice redoute une concertation frauduleuse entre l'inculpé et ses éventuels coauteurs ou complices, notamment des agents de l'Etat et des cadres de banque, tant que les premiers éléments de l'enquête laissent présager un réseau tentaculaire.

Dans ce cas, soulignent les juges de la Chambre financière, libérer Tahirou Sarr re viendrait à ouvrir une brèche dans la digue dressée contre l'effondrement de la vérité judiciaire.

Enfin, et non des moindres, les magistrats subodorent des risques de trouble à l'ordre public. Les révélations liées à cette affaire, souligne l'arrêt de la Chambre financière, ont plongé l'opinion dans un profond désarroi, nourri par l'ampleur du préjudice subi par l'Etat. Et pour les magistrats, une affaire de cette ampleur ne saurait être traitée à la légère.

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