MES REFLEXIONS ET TEMOIGNER DE MA SINCERE SOLIDARITE ENVERS LES MILLIERS D'INDIVIDUS TOUCHES PAR LA CRISE EN CASAMANCE (PAR AMADOU SYLLA)

22 - Janvier - 2025

En ce jour 22 janvier 2025, 26 ans jour pour jour, le président Abdou DIOUF rencontrait l’ancien SG du MFDC Abbé Augustin Diamacoune SENGHOR à Ziguinchor. Une rencontre caractérisée par une poignée de main qualifiée d'historique par les observateurs de la crise en Casamance.
Et en ce début d'année 2025, alors que nous entamons une nouvelle période, je désire exprimer mes réflexions et témoigner de ma sincère solidarité envers les milliers d'individus touchés par la crise en Casamance. Ces victimes, fréquemment négligées et oubliées, ont été reléguées aux confins de notre conscience collective, comme si leur destin ne justifiait plus notre considération. Cependant, leur présence demeure perceptible dans notre vie quotidienne, bien que nous choisissions, de manière consciente ou inconsciente, de détourner notre attention de leur souffrance.
Il est essentiel de souligner que la crise en Casamance constitue un conflit interne qui divise le Sénégal depuis 1982. Cette situation conflictuelle a entraîné des pertes humaines significatives et a suscité des déplacements de population à grande échelle à travers l'ensemble de la région.
Afin de mieux saisir l'ampleur de cette crise, nous vous présentons ci-après les données statistiques fondamentales :
Le bilan humain de ce conflit tragique s'élève à plus de 1 500 victimes, englobant tant des civils que des membres des forces armées.
• Plus de 860 individus ont été victimes d'accidents liés aux mines terrestres, subissant des traumatismes physiques et psychologiques durables. • Environ 55 000 personnes se sont retrouvées déplacées à l'intérieur du pays, contraintes d'abandonner leurs foyers en raison des conflits armés, des catastrophes naturelles ou d'autres situations critiques. • La crise a engendré plus de 13 000 réfugiés, qui ont été contraints de rechercher asile dans les pays voisins, principalement en Gambie et en Guinée-Bissau. • Un total de 210 villages a été entièrement déserté par leurs habitants, laissant derrière eux un paysage désolé de maisons abandonnées et de rues silencieuses, illustrant l'ampleur de l'exode rural et la désertification progressive. Le nombre de villages directement affectés par cette crise s'élève à 237, ce qui indique que ces communautés endurent quotidiennement les répercussions directes de cette situation instable.
Le conflit casamançais a occasionné des répercussions considérables, tant sur le plan économique, entraînant des pertes financières significatives pour la région, que sur le plan social, perturbant profondément la vie communautaire et le tissu social.
La question de la justice pour les victimes du conflit en Casamance constitue un enjeu complexe et sensible, suscitant de nombreuses discussions et controverses. Au cours des années, cette région a été caractérisée par des violations systématiques des droits fondamentaux, englobant des actes de torture d'une brutalité particulièrement manifeste, des agressions sexuelles profondément traumatisantes, des détentions sans fondement juridique et des exactions d'une violence extrême. Ces violations récurrentes ont engendré des cicatrices profondes au sein de la population locale, établissant un climat caractérisé par l'angoisse et une insécurité constante. Les actes commis par les forces de l'ordre sénégalaises ont engendré des conséquences dramatiques pour les habitants de la Casamance, impactant de manière durable leur quotidien.
Il est essentiel de définir avec rigueur les responsabilités et de conduire une enquête approfondie afin de s'assurer que les victimes de ces atrocités puissent accéder à la réparation et à la justice.
L'implication active de la communauté internationale s'avère essentielle pour appuyer les initiatives visant à mettre en lumière les actes de violence perpétrés au cours de cette période tumultueuse. Il est également essentiel de garantir la protection ainsi que le respect total des droits et de la dignité des populations concernées.
La crise casamançaise constitue un enjeu significatif pour le Sénégal, interrogeant sa capacité à assurer un traitement équitable et respectueux envers l'ensemble de ses citoyens, sans distinction d'origine régionale.
L'urgence se manifeste par la nécessité d'adopter des réformes politiques concrètes afin de prévenir de tels abus. La reconnaissance et la considération des traumatismes éprouvés par les victimes représentent également une priorité essentielle.
Fait à Paris le 22 janvier 2025
Mr Amadou SYLLA
Délégué Général de SOS CASAMANCE

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