Michelle Bachelet, Haut-commissaire aux droits de l’Homme : « La mort de Habré ne constitue pas un obstacle à l’indemnisation des victimes »

28 - Août - 2021

​Le décès à Dakar, le 24 août dernier, de Hissène Habré, ancien Président du Tchad condamné à perpétuité pour, entre autres, crimes de guerre et de torture, ne peut pas empêcher l’indemnisation des victimes. C’est la conviction du Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme.

Pour le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, le fait de juger Hissène Habré en Afrique constitue un « accord sans précédent entre le Sénégal et l’Union africaine et un exemple historique de leadership régional et de volonté de lutter contre l’impunité des crimes internationaux ». Interpellée hier par « Le Soleil » sur le sort des victimes et les conséquences possibles de la lutte contre l’impunité suite au décès, le 24 août dernier, à Dakar, de Hissène Habré, ancien Président du Tchad, Michelle Bachelet, précise que les victimes peuvent être indemnisées. « Il est important de rappeler que le décès de Hissène Habré ne constitue en aucun cas un obstacle à la mise en œuvre du fonds fiduciaire et à l’indemnisation des victimes. Au contraire, cette information rappelle aux États et entités régionales compétentes leur responsabilité vis-à-vis des victimes, dans le cadre des réparations, du devoir de mémoire et des garanties de non-répétition », affirme-t-elle.

« Le 30 mai 2016, l’ancien Président tchadien Hissène Habré a été reconnu coupable de crimes contre l’humanité, de crimes de guerre et de torture, notamment de violences sexuelles et de viols, par les Chambres africaines extraordinaires au sein des juridictions sénégalaises et condamné à perpétuité. Le 27 avril 2017, la Chambre africaine extraordinaire d’Assises d’Appel a confirmé le verdict et a ordonné à Habré de payer environ 123 millions d’euros de compensation aux victimes », insiste le Haut-commissaire aux droits de l’homme. Elle rappelle que les 28 et 29 janvier 2018, l’Union africaine adoptait le Statut pour le Fonds fiduciaire au profit des victimes des crimes de Hissène Habré dont les réparations effectives sont toujours attendues.

D’après Mme Bachelet, les victimes de Hissène Habré ainsi que les organisations de défense des droits de l’homme qui les accompagnent poursuivent leur lutte pour obtenir dûment des réparations. Le Haut-commissaire aux droits de l’homme salue la création de cette juridiction. « Cet accord sans précédent entre le Sénégal et l’Union africaine est un exemple historique de leadership régional et de volonté de lutter contre l’impunité des crimes internationaux », a-t-elle ajouté. Le procès avait débuté le 20 juillet 2015 ; 69 victimes, 23 témoins et 10 experts ont été auditionnés.

Le Soleil

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités


15 - Mai - 2025

FRANCE : LASSANA DIAGOLA (EBOUEUR) CHUTE DEPUIS UN CAMION-BENNE ET SE FAIT TUER PAR UN POIDS LOURD

Un éboueur, répondant au nom de Lassana Diagola, originaire de Moudéry, dans le département de Bakel, a été victime d’un accident mortel pendant sa...

14 - Mai - 2025

6 milliards de francs décaissés en catimini à 48 heures de son départ du pouvoir : L'intriguante générosité de Macky Sall

À peine 48 heures après la victoire de Bassirou Diomaye Faye à la présidentielle du 24 mars 2024, l’État du Sénégal a déboursé...

14 - Mai - 2025

Scandale des 31 milliards : Un marabout écroué, Amadou dans la tourmente

Dans l’affaire des 10 milliards de FCFA impliquant Amadou Macky Sall, fils de l’ancien président, Serigne Abdou Karim Mbacké a été placé sous mandat...

13 - Mai - 2025

Prévention et gestion des inondations: Les dix mesures du gouvernement

En perspective de l’hivernage 2025, le gouvernement a validé, hier, 10 mesures pour lutter contre les inondations. La question a fait l’objet d’un Conseil...