OUSMANE SONKO : NE METTONS PAS LA CHARRUE AVANT LES BŒUFS ! (PAR IBRAHIMA THIAM)

10 - Mai - 2023

Lundi dernier, Ousmane Sonko, le leader du Pastef, a donc vu sa condamnation à six mois de prison avec sursis et 200 millions de francs CFA à titre de dommages et intérêts, pour diffamation et injure publique envers la ministre du tourisme, Mame Mbaye Niang, confirmée par la cour d’appel de Dakar. Ce jugement ne constitue pas une réelle surprise et je rappelle que le procureur de la République avait requis deux ans de prison, dont un an ferme, et que de son côté la partie civile exigeait en réparation du préjudice causé la somme de 29 milliards de francs CFA.

Ne pas confondre vitesse et précipitation

Ce procès a pu donner l’impression à beaucoup de Sénégalais qu’on cherchait à se payer la tête du leader du Pastef et éviter qu’il ne soit candidat aux prochaines présidentielles. C’est de toute façon prématuré de le dire car Ousmane Sonko peut encore exercer un recours en cassation. C’est à ce moment-là, et seulement à ce moment-là et dans l’hypothèse où sa condamnation deviendrait définitive, qu’il deviendrait inéligible. Cela ne signifierait pas pour autant qu’on ait instrumentalisé la justice mais plutôt que des juges appartenant à différentes instances ont dit le droit à trois reprises différentes.

Dénoncer un complot pour écarter Sonko de la scène politique et donc à ce jour prématuré et j’ai personnellement trop de respect pour la justice de mon pays et nos magistrats pour imaginer qu’ils puissent être manipulés par le pouvoir, même si je sais qu’en disant cela je ne vais pas convaincre tout le monde. La justice, comme l’armée, comme l’éducation, la santé, la police sont des piliers essentiels de l’État et nous devons les respecter car sans eux il n’y a pas de vie en société possible au Sénégal. Alors j’appelle tous mes compatriotes à garder leur calme et à éviter les procès en sorcellerie contre les juges.

Je suis, comme beaucoup de sénégalais, un fan de football et pour moi un match doit se gagner à la loyale et non sur le tapis vert, et encore moins en blessant ses adversaires pour les envoyer sur le banc de touche.

Je souhaite donc que dans les neuf mois qui nous séparent de février 2024, date retenue pour les présidentielles, chacun s’interdise les coups bas ou les coups tordus, et surtout le recours à la violence, qui n’a jamais réglé les problèmes mais peut être source de grands malheurs. La démocratie y gagnera grandement et ceux qui aspirent à diriger le pays aussi.

Ibrahima Thiam
Président du mouvement Un Autre Avenir

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

27 - Mai - 2025

Les temps forts de la visite officielle du président Diomaye Faye en Guinée-Bissau

En visite d’État en République de Guinée-Bissau, le Président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a été reçu ce lundi avec les...

27 - Mai - 2025

Mansour Faye emprisonné : l’APR dénonce une “énième forfaiture” et sonne la mobilisation

Dans un communiqué en date du 26 mai 2025, le Secrétariat Exécutif National de l’Alliance Pour la République (APR) s’est vivement insurgé contre le...

26 - Mai - 2025

Rencontre inattendue entre Ousmane Sonko et Amadou Ba : « Ça, c’est mon ex-frère », lance le Premier ministre dans un éclat de rires

Dans un moment aussi rare que chargé de symbolisme, le Premier ministre Ousmane Sonko et son ancien adversaire à la présidentielle, Amadou Ba, se sont croisés ce...

26 - Mai - 2025

Diomaye Faye entame ce lundi une visite officielle de deux jours en Guinée-Bissau

Le président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye va effectuer une visite d’État en Guinée-Bissau les lundi 26 et mardi 27 mai 2025. C’est une...

26 - Mai - 2025

Dialogue politique : Samuel Sarr appelle à un dialogue politique sans calculs politiciens

Le Parti Libéralisme Social Sénégalais (LSS), dirigé par Samuel Sarr, actuellement détenu, a exprimé son soutien au dialogue national du 28 mai 2025, tout...