PARIS : LES ENJEUX POLITIQUES DE LA VISITE DE MACKY SALL

10 - Juin - 2022

C’est donc ce vendredi 19 juin, que le président Macky Sall devrait rencontrer ses militants de France, à la résidence parisienne de l’ambassadeur du Sénégal. Selon nos informations, contrairement à ce qui avait été prévu, il n’y aura plus de rencontre type meeting politique, mais des « audiences séquentielles », en d’autres termes, le président Sall recevra individuellement les différentes coordinations de l’APR/France, mais aussi des associations…
Il faut dire que cette initiative du patron de l’APR était souhaitée par bon nombre de militants tant la frustration dans le parti était grande suite à la publication de la liste des investis de BBY du département Europe du Nord, de l’Ouest et du Centre, pour les législatives du 31 juillet. La colère est d’autant plus noire que certains responsables du parti ont brandi la menace du vote sanction, quand d’autres ont exprimé leur désir de s’abstenir. Inutile de dire dans ce contexte que la famille politique du président Sall est au bord de l’implosion. L’avenir, c’est-à-dire les législatives, ne s’annoncent sous de bons auspices, les enjeux sont énormes. Macky Sall se devait donc d’éteindre l’incendie avant les législatives, lesquelles s’annoncent très ouvertes du reste.
En décidant, en lieu et place d’un meeting, de recevoir les militants par groupe et en privé, il veut certainement leur donner l’opportunité de vider leur sac avant de tenter de les convaincre de revenir à de meilleurs sentiments. La mission n’est pas impossible car même si la frustration a atteint son paroxysme, ces militants qui ont rué dans les brancards portent le président dans leur cœur. C’est cela sa chance. Nul doute donc que tous vont enterrer la hache de guerre surtout si le président Sall les rassure et donne satisfaction à leurs doléances.
Cela dit, la crise que traverse l’APR/France n’est pas organiquement liée à la publication de la liste des candidats. Elle est plus ancienne et plus profonde. Elle est née à l’époque de l’ancien coordinateur de la DSE, Demba Sow. En vérité, si beaucoup de militants sont frustrés voire démotivés, c’est, dit-on, à cause du manque de générosité des responsables du parti mais aussi du clanisme. Ce n’est pas tout, les militants estiment aussi qu’un groupuscule a pris le parti en otage, s’arrogeant le droit de faire la pluie et le beau temps ; il y a aussi l’opacité qui entoure souvent la gestion des fonds du parti. Cependant sur ce dernier point, le nouveau coordinateur, Amadou Talla Daff, a opéré une rupture en s’inscrivant dans une démarche de transparence, selon bon nombre de responsables.
Il est fort probable que pour remobiliser sa famille politique, le président Macky Sall va prescrire un remède pour la soulager, un remède de circonstance certainement, car l’objectif pour lui, est de se donner les moyens de faire gagner BBY en France. Et cela passe nécessairement par la pleine participation de tous les membres de la famille à la bataille politique. Cela dit, le mal est tellement profond, que pour guérir la patiente, en l’occurrence la DSE, il faudra s’attaquer et vaincre les nombreux maux qui la clouent au lit.
Cheikh Sidou SYLLA

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