Poursuites contre d'anciens ministres : Me Oumar Youm adresse cinq (5) questions au procureur général

23 - Avril - 2025

Dans une lettre ouverte adressée au Procureur général près la Cour d’appel de Dakar, Me Oumar Youm, ancien ministre des Forces armées, interpelle vivement les autorités judiciaires sur les poursuites annoncées contre d’anciens ministres du régime de Macky Sall dans le cadre du dossier du Fonds Force Covid-19. Tout en saluant la volonté de transparence affichée par le parquet, l’avocat exprime de sérieuses réserves et pose cinq questions fondamentales, mettant en doute la légalité et l’impartialité de la procédure.

Dans une publication sur sa page Facebook, Me Youm a reconnu l’importance de la communication du parquet, mais a estimé qu’elle soulève plus d’interrogations qu’elle n’apporte de réponses. Il a plaidé pour une réforme audacieuse de l’article 11 du Code de procédure pénale (CPP) afin d’élargir la liberté d’expression des magistrats et des avocats. Cependant, sa principale inquiétude porte sur ce qu’il considère comme des dérives procédurales et politiques.

Me Youm a, ainsi, adressé cinq (5) questions au procureur général qui remettent en cause la légitimité des poursuites. D'abord, concernant la violation présomption d'innocence, il s’est interrogé sur la légalité de la lettre du 10 avril 2025 demandant au ministre de l’Intérieur de restreindre les déplacements d’Amadou Mansour Faye, alors qu’aucune poursuite formelle n’a encore été engagée contre lui.

En suite, M. Youm a "demandé sur quelle base juridique repose cette restriction, en l’absence de mise en examen ou de charges précises". La troisième question de l'ancien ministre des Transports, porte sur l'absence de fondement dans le rapport de la Cour des comptes. Il a affirmé avoir scruté le rapport de la Cour des comptes et a défié quiconque d’y trouver la moindre mention justifiant des poursuites contre les anciens ministres visés.

S'agissant de la quatrième question, Me Youm a rappelé que, selon la loi organique du 22 février 2002, les ministres ne peuvent être jugés pour des actes commis dans l’exercice de leurs fonctions que par la Haute Cour de Justice. Il a demandé donc sur quelle base le parquet entend agir.

En fin, Me Youm a terminé par poser la question à savoir : y'a-t-il une instrumentalisation politique ? le Procureur général a-t-il reçu des instructions politiques pour poursuivre ces anciens ministres, dans un contexte où ce dossier est perçu comme une manœuvre pour discréditer l’ère Macky Sall ?, s'est-il interrogé?

En conclusion, Me Youm en appelle à l’éthique et à la spiritualité du magistrat, citant plusieurs versets du Coran rappelant que "le jugement appartient à Dieu seul". Il a invité le Procureur général à répondre publiquement à ces interrogations, au nom de la transparence et de la justice.

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