Violences politiques de 2021 à 2024 : 65 plaintes déjà déposées par les victimes, révèle Seydi Gassama

29 - Juillet - 2025

Toujours engagé en faveur des victimes des violences politiques entre 2021 et 2024, Seydi Gassama, directeur exécutif d’Amnesty International Sénégal, a applaudi la décision des autorités d’ouvrir une enquête sur ces événements. Dans un entretien avec L’Observateur, il a révélé que 65 plaintes ont été déposées par les victimes et affirmé que la justice dispose des moyens nécessaires pour poursuivre les responsables de ces crimes.

D’emblée, M. Gassama a salué l’initiative du ministre de la Justice d’enquêter sur les 80 décès survenus lors des manifestations politiques au Sénégal entre 2021 et 2024. Pour lui, "c’est une bonne nouvelle pour les victimes et les défenseurs des droits humains".

Cette décision "matérialise la volonté des autorités de lutter contre l’impunité pour les graves violations des droits humains commises durant cette période", a-t-il expliqué. La plupart des victimes ont déposé des plaintes auprès des parquets ou des doyens des juges d’instruction à Dakar, Ziguinchor, Saint-Louis, Kolda et Sédhiou, avec l’aide d’avocats mandatés par Amnesty International, la Raddho et la Lsdh. Ces avocats accompagneront les victimes et leurs familles tout au long des enquêtes.

Interrogé sur une éventuelle consultation préalable d’Amnesty International, M. Gassama a répondu par la négative : "Nous n’avons pas été consultés, mais l’essentiel est l’acte posé et les actions à venir. Nous nous y attendions, surtout après l’abrogation de la loi d’amnistie de mars 2024, qui constituait un obstacle".

Il a toutefois appelé à laisser la justice travailler en toute indépendance : "Les victimes et les organisations de droits humains resteront vigilantes. Nous demandons aux familles des victimes de faire confiance à la justice, tout en restant déterminées."

M. Gassama s’est dit confiant dans la suite du processus : "Les autorités ont montré leur volonté de faire la lumière sur ce drame, notamment en accordant des aides aux victimes en attendant réparation. Le Conseil constitutionnel, dans sa décision du 23 avril 2025, a exclu l’amnistie pour les crimes internationaux comme les meurtres et les tortures. Rien ne devrait donc entraver ces enquêtes".

Il a conclu en réaffirmant son engagement aux côtés des victimes pour que vérité et justice prévalent.

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

11 - Août - 2025

Gaza : Cinq journalistes d’Al Jazeera tués dans une frappe israélienne ciblée

Al Jazeera a annoncé que cinq de ses journalistes, dont un correspondant très connu de ses téléspectateurs avaient été tués dans une frappe...

09 - Août - 2025

Soudan: au moins 18 civils tués dans une attaque des paramilitaires des FSR

Au moins 18 civils ont été tués jeudi 7 août par les paramilitaires dans le Kordofan-Nord, dans l'ouest du Soudan en guerre depuis plus de deux ans, a indiqué...

08 - Août - 2025

EN VISITE À TOUBA EN PRELUDE DU MAGAL : LE PRÉSIDENT BASSIROU DIOMAYE FAYE RASSURE LE KHALIFE GÉNÉRAL DES MOURIDES

À quelques jours du Grand Magal de Touba, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, s’est rendu ce jeudi 7 août 2025 dans la ville sainte de Touba pour...

08 - Août - 2025

Affaire Kocc Barma : El Hadji Babacar Dioum brise enfin le silence

Après des semaines de mutisme face aux enquêteurs, El Hadji Babacar Dioum a finalement parlé. Lors de son audition par le doyen des juges, le présumé « Kocc...

08 - Août - 2025

Après «Kocc» et «Leuk Daour», «El Professor» et «Action-Réaction» dans le dossier

Nouveau rebondissement dans l’affaire explosive dite « Kocc Barma ». Selon les dernières révélations de Libération, El Hadji Babacar Dioum, alias...