131eme édition du Grand Magal de Touba : «La Citoyenneté» au cœur d’un rendez-vous spirituel majeur

12 - Août - 2025

La cité religieuse de Touba, point de convergence des fidèles musulmans et particulièrement de la communauté mouride à l’occasion du grand Magal, commence à refuser du monde. A quelques heures de la 131e édition de ce grand rendez-vous spirituel, commémorant le départ en exil au Gabon du fondateur de la confrérie Mouride, Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké «Khadimou Rassoul» (serviteur du Prophète, PSL), célébrée demain, mercredi 13 août 2025, correspondant au 18 safar 1447H, c’est déjà l’effervescence dans la ville religieuse. Le guide suprême du Mouridisme (1853-1927) avait initié l’événement en 1921, appelant ainsi ses coreligionnaires et disciples à une journée de prières, de dévotion, de gratitude et de reconnaissance dédiés exclusivement à la gloire du Seigneur, Allah (SWT). Mieux, le Magal de Touba trouve tout son sens dans cette recommandation prononcée par le Cheikh lui-même : «Quant aux bienfaits que Dieu m’a accordés, ma seule et souveraine gratitude ne les couvre plus. Par conséquent, j’invite toute personne que mon bonheur personnel réjouirait à s’unir à moi dans la reconnaissance à Dieu, chaque fois que l’anniversaire de mon départ en exil le trouve sur terre».

Institué par «Khadimou Rassoul» et perpétué par ses différents Khalifes, le grand Magal de Touba continue de drainer un nombre sans cesse croissant de croyants musulmans et même des non-musulmans. Chaque année, ce sont des millions de fidèles qui affluent vers la cité religieuse, fondée en 1888 et aujourd’hui deuxième ville du Sénégal, pour répondre à cet appel de Cheikh Ahmadou Bamba. Pour cette édition 2025, les organisateurs ont retenue comme thème «La Citoyenneté». Un choix pertinent et opportun, dans un contexte où le Sénégal s’engage sur une «nouvelle» trajectoire de développement mettant en avant le capital humain pour une souveraineté économique et alimentaire…

Ainsi, le temps d’une matinée, celle du mercredi 13 août 2025 ou 18 safar 1447H, Touba sera le pôle de convergence de la communauté musulmane pour la célébration du grand Magal, un rendez-vous spirituel majeur. Mais aussi le temps de quelques jours, Touba, située à environ 194 kilomètres à l’Est de Dakar, la capitale du pays, deviendra, en plus d’un centre spirituel, une «capitale» d’échanges économique, culturel et cultuel du Sénégal.

En atteste, au programme du grand Magal de Touba, outre les «berndé» (repas copieux gratuits), les prières collectives et le recueillement, les récitals du Saint Coran et de «Khassaïdes» (poèmes du Cheikh), il y a des manifestations culturelles et intellectuelles notamment des conférences sur la pensée, la vie et l’œuvre de Cheikh Ahmadou Bamba, sur le Soufisme et l’Islam en général et des expositions qui célèbrent l’héritage spirituel et culturel Mouride. Des savants, artistes et disciples du monde entier participent à ces activités qui démarrent des jours avant la date de la célébration de l’événement. D’ailleurs, alors que de plus en plus de réflexions sont menées sur l’impact économique du grand Magal, sur le plan socio-économique, une étude inédite a été lancée, début août 2025, sous l’égide conjointement par l’Université Alioune Diop de Bambey (UADB) et l’Université Cheikh Ahmadoul Khadim de Touba, pour analyser l’impact de ce rendez-vous religieux. Histoire de mieux cerner le rôle économique, social et culturel majeur que joue le Magal dans la vie locale et nationale.

Dans un registre, le grand Magal, c’est aussi la célébration d’une victoire, selon Serigne Bassirou Abdou Khadre Mbacké, le porte-parole du Khalife général des Mouride, consacrant donc l’avènement d’une élévation spirituelle et la fin des épreuves subies par le Cheikh avant sa déportation vers le Gabon. Un exil forcé qui s’est prolongé en Mauritanie de 1903 à 1907, par des assignations à résidence surveillée à Thieyène dans le Djolof, de 1907 à 1912 et à Diourbel de 1912 à 1927. Autant d’épreuves que Cheikh Ahmadou Bamba a endurées, remémorées à chaque fois que revenait le jour anniversaire de son départ en exil, le 18 safar (du calendrier hégirien).

SQ

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