Affaire Samuel Sarr : deux requêtes plaidées devant la Chambre d'accusation de la Cour d'appel ce jeudi

11 - Septembre - 2025

La Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Dakar va examiner ce jeudi, deux requêtes déposées par la défense de Samuel Sarr, ancien directeur général de West African Energy (WAE). Ses avocats demandent l’annulation de l’ordonnance de « soit communiqué » du 16 mai 2025 et l'annulation de l’ordonnance de renvoi en correctionnelle du 2 juin 2025, invoquant des violations graves des droits de la défense et des irrégularités de procédure.

La Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Dakar se penche ce jeudi sur le sort de Samuel Sarr, l’ancien patron de West African Energy (WAE), assigné à résidence avec port de bracelet électronique depuis mai 2025. Ses avocats, Me Baboucar Cissé et son équipe, y plaident deux requêtes essentielles pour tenter de faire annuler l’intégralité de la procédure pénale le visant.

La défense conteste vigoureusement l’ordonnance de « soit communiqué » du 16 mai 2025, qui a transmis le dossier au parquet financier. Selon elle, rapporte L'Observateur, cette décision a été rendue sans respecter le délai légal de trois jours permettant à la défense de consulter le dossier et de formuler ses observations, comme l’exige l’article 169 du Code de procédure pénale. Les avocats révèlent également que le dossier transmis était incomplet : le rapport de l’expert indépendant Alioune Touré, pourtant commandé par le juge et favorable à M. Sarr, en avait été retiré. Ce document, daté du 20 janvier 2025, concluait à l’absence de préjudice pour WAE et innocentaient virtuellement l’ancien directeur général.

La seconde requête porte sur une ordonnance de renvoi entachée de «nullités ». En effet, la défense demande également l’annulation de l’ordonnance du 2 juin 2025, qui a ordonné le renvoi de Samuel Sarr devant le tribunal correctionnel et son placement en résidence surveillée. Ses avocats soulèvent deux irrégularités majeures. D’une part, M. Sarr n’a pas été informé de la clôture de l’instruction, comme le prévoit l’article 177 du Code de procédure pénale, le privant ainsi de la possibilité de demander des actes complémentaires.

D'autre part, l’ordonnance de renvoi a été rendue après l’expiration du délai légal de six mois pour la détention provisoire, la rendant irrecevable, rappelle la même source. La défense dénonce une procédure menée « exclusivement à charge », ignorant délibérément les éléments favorables à l’accusé, tels que la mise en service réussie de la centrale électrique et les conclusions de l’expertise indépendante. Selon elle, « les droits fondamentaux de la défense ont été bafoués».

Pour rappel, à l’origine de cette affaire, un conflit entre associés ayant dégénéré en accusations d’abus de biens sociaux portant sur 8 milliards de FCFA. La plainte déposée par Moustapha Ndiaye, ancien président du Conseil d’administration de WAE, repose sur un rapport du cabinet Mazars, immédiatement contesté par un contre-rapport du cabinet Racine.

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