AJ/PADS AVERTIT SUR LES RISQUES D'UN RECUL DÉMOCRATIQUE

13 - Février - 2020

Les camarades de Mamadou Diop Decroix assurent avoir été informés de la volonté des partisans du pouvoir d’introduire dans les discussions, la proposition de désigner le maire de Dakar par décret présidentiel, et non plus par élection. Ils estiment que cela ramènerait la capitale au moins un siècle en arrière. Et pour eux, cette affaire rappelle de manière atroce, ce qui s’était passé avec la loi sur le parrainage, rejetée par tous, et imposée par la majorité présidentielle.

Chaque jour, les sessions du Dialogue national, surtout dans son volet politique, charrient leur lot de mésententes entre le Pôle du pouvoir (majorité) et celui de l’opposition ou des nonalignés. Hier, c’est le parti de Mamadou Diop Decroix, And jef (Aj/Pads), qui dans un communiqué, a voulu mettre en garde «l’opposition et toutes les forces démocratiques et citoyennes» qui participent au dialogue contre l’intention prêtée à «la délégation de la mouvance présidentielle», d’introduire dans le dialogue politique, «un projet dont l’essence est d’enlever aux citoyens de Dakar le droit de désigner leur maire et de conférer au président de la République le pouvoir de nommer par décret une autorité chargée de conduire les destinées de la capitale».

Les camarades de Mamadou Diop Decroix s’offusquent du fait que cette question n’a jamais été discutée au cours des débats, et mieux encore, précisent-ils, «aucune commission n’a envisagé ce genre de question dans ses termes de référence». Ibra Mboup, le directeur de l’Ecole du parti Aj qui signe le communiqué publié hier dans la soirée, a tenu à rappeler que les citoyens de Dakar ont pris l’habitude d’élire leur maire depuis 1882. Par conséquent, retirer la métropole sénégalaise du «champ de la gouvernance démocratique locale, constituerait un recul démocratique d’un siècle» au moins.

Cette proposition est jugée d’autant plus inquiétante pour ces membres du Frn, parce qu’elle rappelle des précédents fâcheux. Le communiqué d’Aj rappelle ainsi la cruelle expérience vécue avec l’introduction du parrainage électoral. Le projet avait été introduit «au dialogue de 2017 et rejeté par la totalité des participants hormis la délégation du pouvoir et ses affidés, mais malgré tout, introduit à l’Assemblée nationale et voté dans les conditions que l’on sait».

Ce jour-là, la levée de boucliers des opposants, au sein de l’Hémicycle et en dehors de l’Assemblée, n’avait pu empêcher les tenants du pouvoir d’aller au bout de leur logique et de voter la loi. L’opposition, qui avait rêvé de faire de cette journée un «23 Juin bis», n’avait eu que ses yeux pour pleurer, devant le déploiement des forces de police qui empêchaient tout mouvement dans le périmètre de l’Assemblée.

La conséquence du vote de la loi sur le parrainage avait été l’élimination de l’essentiel des candidats à la Présidentielle de 2019. Cette histoire empêche les anciens communistes de dormir car ils voient que le chef de l’Etat a ajouté, «de manière unilatérale», assurent-ils, une quarantaine de personnes dans le dialogue.

S’ils se félicitent du profil de certaines de ces personnalités, dont ils ne trouvent rien à redire sur leurs compétences et leur moralité, les camarades de Decroix s’inquiètent par contre de certains qu’ils n’hésitent pas à qualifier de «sinistres». Aj explique que ces «personnages font aujourd’hui circuler des documents appelant à la suppression dans la Constitution, de la limitation des mandats».

L’une des personnes qui s’est illustrée sur cette question a été Serigne Mbacké Ndiaye, qui a été de ceux qui ont préconisé un 3ème mandat pour le Président Macky Sall. Il avait fait cette proposition avant d’être coopté au sein du dialogue. D’avoir rejoint cette instance a donné une certaine force et légitimité au ballon de sonde qu’il avait lancée en son temps.

Nénmoins, le communiqué de Aj s’inquiète que «tous ces phénomènes se manifestent alors que, dans le même temps, la cause principale qui est à la rupture du consensus sur les règles de dévolution démocratique et pacifique du pouvoir n’est pas encore examinée».

Pour ne pas être surpris, après en avoir appelé à toutes les forces parties prenantes au dialogue, Aj/Pads se tourne également vers le chef de l’Etat Macky Sall, qui a initié le dialogue, à ne pas laisser celui-ci être discrédité par toutes les manœuvres en coulisses.

Le Quotidien

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

01 - Février - 2025

9E EDITION SETAL SUNU REEW : LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE BASSIROU DIOMAYE FAYE A GUEDIAWAYE

Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, est arrivé à 12h 05 à Guédiawaye, sur le site du lancement officiel de la 9e édition de la...

01 - Février - 2025

COMPTE À REBOURS POUR LA RÉVISION DES LISTES ÉLECTORALES

La révision ordinaire des listes électorales démarre ce samedi 1er février et se déroule sur toute l’étendue du territoire national jusqu’au...

01 - Février - 2025

M. LE PREMIER MINISTRE, UN RAPPORT OU RIEN ? (PAR IBRAHIMA THIAM)

M. le Premier Ministre Ousmane Sonko, nous voici déjà en février, et quelle meilleure occasion pour vous que de marquer le coup en publiant un rapport détaillé...

01 - Février - 2025

IL URGE QU’UNE PROFONDE OPERATION D’ASSAINISSEMENT DE L’ETAT CIVIL SOIT INITIEE PAR LES AUTORITES COMPETENTES (PAR BIRAHIM CAMARA)

La justice, par la loi, le traité et la convention garantit et protège les droits et les libertés du citoyen. Tout justiciable lésé peut la saisir pour demander...

31 - Janvier - 2025

L'Afp sera en congrès au 12 avril et la succession de Moustapha Niasse sera un des points forts à l'ordre du jour

Le Secrétariat politique exécutif (SPE) de l'Alliance des forces de progrès (AFP), réuni ce jeudi, a fixé la date du prochain congrès de la formation...