Alioune Tine à propos de l’exclusion de Tidjane Thiam de la présidentielle ivoirienne : « La France et l’UA doivent intervenir »

23 - Avril - 2025

La scène politique ivoirienne est en ébullition après la radiation de Tidjane Thiam, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), de la liste des candidats à l’élection présidentielle de 2025. L’ancien ministre et ex-patron du Crédit Suisse, petit-neveu de l’ex-chef d’État Félix Houphouët-Boigny, se retrouve exclu du processus électoral, officiellement pour des raisons de nationalité.

Selon une décision rendue publique ce lundi, Tidjane Thiam ne serait « plus Ivoirien », une affirmation qui intervient quelques semaines après qu’il a renoncé à sa nationalité française. Ce paradoxe juridique le place dans une situation d’apatridie, que plusieurs observateurs qualifient de « dangereuse pour la stabilité du pays ».

Pour Alioune Tine, fondateur de l'ONG think tank Afrikajom Center, cette éviction constitue un recul démocratique grave : « Tidjane Thiam est un des candidats les plus susceptibles d'être élu, si les élections sont honnêtes », affirme-t-il, pointant du doigt une volonté manifeste d'écarter les figures les plus compétitives du scrutin.

Dans un ton sévère, il compare la situation actuelle à celle des années 1990 et 2000, où Tidjane Thiam avait déjà été écarté de la course présidentielle sous le prétexte d’une nationalité contestée : « Il faut subir à Tidjane Thiam le même sort qu'il a subi dans les années 90-2000 », rappelle-t-il, dénonçant une répétition historique inquiétante orchestrée cette fois-ci par le régime d'Alassane Ouattara.

Alioune Tine va plus loin et interpelle les instances régionales et internationales : « La CEDEAO, l’Union Africaine, la France doivent veiller à ce que la présidentielle de la Côte d’Ivoire en 2025 soit inclusive, qu’elle ne soit pas une pure mascarade électorale pour maintenir au pouvoir Alassane Ouattara comme dans les pays de dictature ».

À ses yeux, l’exclusion de Tidjane Thiam, tout comme les entraves subies par d’autres figures politiques telles que Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé ou encore Guillaume Soro, menace la crédibilité du processus électoral.

Dans une formule cinglante, Alioune Tine désigne clairement celui qui, selon lui, devrait se retirer : « Paradoxalement, celui qui doit céder la place, c’est bien le Président Alassane Dramane Ouattara qui a fait plus de deux mandats ».

Et de conclure, interpellant les observateurs internationaux : « Sinon les observateurs africains et internationaux vont observer quoi enfin, that’s the question ».

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

05 - Février - 2025

Levée d’immunité parlementaire : Les partisans d’Amadou Ba dénoncent une manœuvre politique

Le parquet financier a récemment requis la levée de l’immunité parlementaire d’Amadou Ba, ancien Premier ministre et actuel député, dans le cadre...

04 - Février - 2025

Configuration politique: L’opposition tente de s'unir à nouveau

Plusieurs partis de l’opposition sénégalaise se sont réunis, dimanche 2 février 2025, pour mutualiser leurs forces au sein d’une nouvelle entité de...

03 - Février - 2025

AUX SOURCES DE L'AGRESSION RWANDO-IMPERIALISTE ET DU GENO-COST EN RDC : LEÇONS A TIRER POUR LES EXPERIENCES SOUVERAINISTES ACTUELLEMENT EN COURS EN AFRIQUE ! (PAR DIAGNE FODE ROLAND)

L’Afrique se réveille à nouveau dans l’espérance et la douleur. L’espérance à l’ouest avec l’AES et le Sénégal...

03 - Février - 2025

DIOMAYE ET SONKO TROQUENT LES EMPLOIS CONTRE DES BALAIS (SET-SETTAL) (PAR IBRAHIMA THIAM)

Dans le royaume de la politique spectacle, nos très chers Diomaye et Sonko viennent d’ajouter une nouvelle scène mémorable : l’annonce grandiloquente d’une...

01 - Février - 2025

9E EDITION SETAL SUNU REEW : LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE BASSIROU DIOMAYE FAYE A GUEDIAWAYE

Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, est arrivé à 12h 05 à Guédiawaye, sur le site du lancement officiel de la 9e édition de la...