APR France : BEN YAHYA SY, UN DES RARES RESPONSABLES A AVOIR ECHAPPE A LA « NEVROSE DE CLASSE »

06 - Avril - 2024

« Le mérite s’étouffe ! ». C’est le titre d’un livre écrit par le journaliste Mohamed Gassama. Dans l’ouvrage, paru en 2020, il dénonce son licenciement, en 2016, de son poste de conseiller presse à l’ambassade du Sénégal en France. Bien évidemment, Ben Yahya Sy, coordinateur adjoint de la CCR/France (Convergence des Cadres Républicains), n’est pas victime d’un licenciement, mais comme celle de Mohamed Gassama, son histoire à l’APR, traduit la mise en œuvre de l’étouffement du mérite dans notre société.
Militant engagé pendant la conquête du pouvoir par Macky Sall, mais aussi pendant la gestion des affaires publiques de l’ancien régime, intellectuel politique prolifique, Ben Yahya Sy n’a pourtant jamais goûté aux délices du pouvoir, ce en dépit de ses nombreux diplômes, mais surtout de ses compétences dont le parti sait tirer profit quand il le faut.
Vous me rétorquerez certainement qu’on ne milite pas dans un parti politique pour, en retour, être récompensé. Certes ! Mais peut-on être si légaliste voire indifférent quand on nomme, sous son nez, des militants qui n’ont aucune compétence, des militants dont le seul mérite est leur proximité avec la Cour du président de la République ? Qu’à cela ne tienne, Ben, comme ses amis l’appellent affectueusement, n’a jamais renoncé ! Il a toujours osé croiser le fer avec l’ancienne opposition sur les réseaux sociaux notamment. Il était aussi l’un des rares cadres de l’APR/France à assurer le SAV des politiques publiques de l’ancien régime par des contributions intellectuelles de haute facture.
Si son mérite n’a pas été reconnu, ce n’est certainement pas la faute exclusive de Macky Sall. Cette situation s’explique plutôt par la guerre fratricide qui a prévalu dans la famille politique de l’ancien président de la République. Et comme Ben n’est pas du genre à casser tout sur son passage pour atteindre son objectif, les nominations lui passaient comme ça sous le nez.
En vérité, Ben est un homme politique appartenant à une espèce en voie de disparition. Celle qui met en avant des convictions, des valeurs et des principes. Malheureusement, les politiques de cette espèce n’ont jamais la considération qu’ils devraient avoir à cause notamment de l’énorme embouteillage créé par les tonneaux vides. Mais tout n’est pas négatif pour lui. En guise de consolation, il pourra regarder ses enfants dans le blanc des yeux et leur dire : « Je gagne ma vie à la sueur de mon front. » Et puis, j’ai échappé à la névrose de classe, expression que le sociologue Vincent de Gaulejac désigne comme le « mal-être des personnes qui ont connu une forte ascension sociale ou au contraire, un fort déclassement et vivent dorénavant dans un milieu qui ne correspond plus aux repères moraux qu’ils ont acquis pendant l’enfance ».
Cheikh Sidou SYLLA

 

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

01 - Janvier - 2025

GOUVERNANCE : BASSIROU DIOMAYE FAYE ANNONCE QUATRE REFORMES, DONT LE VOTE DE LA LOI SUR L’ACCES A L’INFORMATION

Quatre lois seront examinées par les députés en 2025 en vue de la protection des lanceurs d’alerte, de la réforme de l’organe de lutte contre la corruption,...

01 - Janvier - 2025

L’INTEGRALITE DU DISCOURS A LA NATION DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, BASSIROU DIOMAYE FAYE, A LA VEILLE DU NOUVEL AN

Sénégalaises Sénégalais Hôtes étrangers qui vivez parmi nous, en cette terre africaine du Sénégal Ce dernier soir de l’année...

01 - Janvier - 2025

MEA CULPA SUR LA DISSOLUTION, POSSIBLES REFERENDUMS... CE QU'IL FAUT RETENIR DES VŒUX D'EMMANUEL MACRON POUR 2025

Emmanuel Macron s'est prêté pour la huitième fois à l'exercice des vœux présidentiels de la nouvelle année, mardi 31 décembre, dans l'espoir...

01 - Janvier - 2025

Bassirou Diomaye Faye : premiers pas, premières incertitudes (par Ibrahima Thiam)

Le 31 décembre, le président Bassirou Diomaye Faye a prononcé son premier discours à la nation. Un moment marquant, mais aussi un exercice où, comme souvent lors...