AU NIGER, LE RISQUE D’UNE CONFRONTATION MILITAIRE INEDITE ENTRE LES PAYS D’AFRIQUE DE L’OUEST

05 - Août - 2023

« On est prêt », affirme d’une voix ferme un ministre ouest-africain, vendredi 4 août. Son pays, un des poids lourds de la région, se prépare à faire « usage de la force » contre la junte à la tête du Niger depuis le 26 juillet, assure-t-il. « Notre ligne n’a pas varié, c’est la fermeté. C’est le coup d’Etat de trop », explique le responsable politique. A quelques heures de l’expiration de l’ultimatum fixé au dimanche 6 août par les pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) pour que les militaires nigériens rendent le pouvoir au président Mohamed Bazoum, les deux camps – celui des « putschistes », qui soutient la junte nigérienne, et celui des « légalistes », qui réclame la réinstallation du dirigeant renversé – restent sur leurs positions et chacun envisage la guerre. Si elle devait avoir lieu, cette confrontation entre « blocs » serait inédite en Afrique de l’Ouest et particulièrement risquée.

Vendredi, à Abuja, capitale nigériane, les chefs d’état-major des pays de la Cedeao ont conclu trois jours de réunion en annonçant que les contours d’une « éventuelle intervention militaire » contre la junte nigérienne ont été « définis ». « Y compris les ressources nécessaires, mais aussi la manière et le moment où nous allons déployer la force », a précisé le commissaire chargé des affaires politiques et de la sécurité, Abdel-Fatau Musah.

Une source militaire affirme que près de 50 000 soldats pourraient être mobilisés pour cette opération, un chiffre considéré comme « plausible » par plusieurs experts, mais qui n’est qu’une « planification » vouée à être ajustée. Il correspond au nombre d’hommes que l’armée nigérienne pourrait aligner en 2025, selon les projections qu’avait faites le gouvernement. Plusieurs pays comme le Nigeria, le Sénégal et la Côte d’Ivoire ont d’ores et déjà confirmé leur participation à cette force. Le Tchad – qui n’appartient pas à la Cedeao, mais dont le président, Mahamat Idriss Déby, a tenté une médiation au lendemain du coup d’Etat – a annoncé qu’il n’y participerait pas.

avec Le Monde

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

28 - Février - 2025

Rencontre tripartite : Ousmane Sonko souligne la nécessité d’une gestion transparente et responsable de l’État

La prise de parole du Premier ministre Ousmane Sonko a été très attendue lors de la rencontre tripartite qui s’est tenue ce jeudi au Grand Théâtre de Dakar. Devant un large public...

28 - Février - 2025

ALIOUNE NDAO : UN EX-PROCUREUR ENTRE CASH ET SORCELLERIE (PAR IBRAHIMA THIAM)

Le Sénégal est-il devenu un immense marché où la justice se brade comme une vulgaire marchandise ? plusieurs pourraient le penser après avoir...

27 - Février - 2025

Paix en Casamance : l’État mise sur un développement inclusif et durable

Le Président Bassirou Diomaye Faye a salué la signature d’un accord de paix historique en Casamance, signé le 23 février à Bissau. Ce pacte, fruit...

27 - Février - 2025

Assemblée : Une proposition interprétative de la loi d’amnistie initiée par Pastef validée par le Bureau…

Le Bureau de l’Assemblée nationale a rejeté, ce 26 février, la proposition de loi du député Thierno Alassane Sall visant à abroger la loi d’amnistie. Motif : elle violerait...

27 - Février - 2025

AVEC LE PRESIDENT MACKY SALL CE FUT LA FIDELITE AU PEUPLE POUR LA FIDELITE DU PEUPLE (PAR ALIOU NDAO FALL)

En effet, un peuple qui vous fait confiance de par vos idées politiques, les valeurs que vous défendez, votre vision progressiste, un projet de société appelant d'abord...