Colère populaire en Gambie : plus d’un millier de manifestants dans la rue pour dénoncer la gouvernance Barrow

24 - Juillet - 2025

En Gambie, plus d’un millier de personnes ont manifesté ce 23 juillet à Banjul contre la corruption et la mauvaise gouvernance. Une mobilisation inédite depuis l’arrivée au pouvoir du président Adama Barrow en 2016. À l’origine de la colère, un scandale autour de la vente des biens confisqués à l'ancien Yahya Jammeh. Mais le malaise va bien au-delà. Les manifestants dénoncent un système miné par les abus de pouvoir, les services publics défaillants, et la dégradation du secteur de la santé, alors qu’un premier cas de mpox vient d’être confirmé.

En Gambie, comme en 2016, ils ont brandi le slogan « Never Again – Plus jamais ça », vêtus d’écharpes rouge, blanc, bleu et vert. Des jeunes, des militants de la société civile, mais aussi des membres de partis politiques ont convergé le 23 juillet vers le Youth Monument, un lieu hautement symbolique situé à Banjul, la capitale.

C’est là qu’en 2016, le militant Solo Sandeng avait conduit une manifestation pacifique pour réclamer des réformes électorales. C'est là qu'il a perdu la vie. Cette fois, le fléau n’est plus le système électoral, mais la corruption, devenue, selon Madi Jobarteh, figure de la société civile, une menace directe pour la démocratie.

« La Gambie a traversé une dictature pendant laquelle des milliers de personnes ont subi des violations des droits humains et nos ressources publiques ont été pillées pendant des décennies. En 2016, nous avons voté pour le changement, pour la démocratie, la transparence, la redevabilité. Le slogan était : "la Gambie a décidé". Presque dix ans plus tard, voir la corruption non seulement revenir, mais être encouragée, c’est une menace directe pour nos droits, pour notre démocratie, et pour tout ce que nous avions revendiqué en 2016 ».

Madi Jobarteh, l'actuel directeur exécutif de l'association Edward Francis Small Center for Rights and Justice, affirme aujourd'hui que les Gambiens ont perdu confiance.

Il ne s’agit pas seulement des biens mal acquis de Yahya Jammeh. La corruption est devenue endémique dans le pays.

Né après un scandale sur la vente des biens de l’ex-dictateur Yahya Jammeh, le mouvement cristallise un ras-le-bol plus large face à la gouvernance d’Adama Barrow, secouée par des scandales dans le secteur de la santé : un cas de mpox confirmé, et une mobilisation citoyenne qui, selon ses organisateurs, ne fait que commencer.

 

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

13 - Septembre - 2025

L’actualité politico-judiciaire domine la presse du week-end

L’actualité politico-judiciaire domine la livraison des quotidiens de ce week-end, qui évoquent, parmi d’autres sujets, le maintien du député Farba Ngom...

13 - Septembre - 2025

France: le nouveau PM n'exclut pas de revenir sur la suppression des deux jours fériés proposée par François Bayrou

Il s'agit d'une première évolution par rapport à la copie avancée au cours de l'été par son prédécesseur, François Bayrou. De sources...

13 - Septembre - 2025

Trois femmes sur vingt : la rupture avec la parité ?

Un gouvernement de vingt ministres, dont seulement trois femmes. Le calcul est simple : à peine 15 % de représentation féminine. Dans un pays qui s’est doté...

12 - Septembre - 2025

RENFORCEMENT DES LIENS BILATÉRAUX : LE PREMIER MINISTRE SONKO REÇU PAR CHEIKH MANSOUR À ABU DHABI

Le Premier ministre Ousmane Sonko a été reçu mercredi à Abu Dhabi par le vice-Président et vice-Premier ministre des Emirats Arabes Unis Cheikh Mansour Bin Zayed...

10 - Septembre - 2025

Mairie de Dakar : passation de service entre Ngoné Mbengue et Abass Fall ce mercredi

Abass Fall, ancien ministre de l’emploi sera officiellement installé dans ses nouvelles fonctions de maire de la ville de Dakar ce mercredi 10 septembre 2025. L'ancien maire par...