Conseil national de Pastef-les patriotes : Sonko renforce l’appareil de son parti et dézingue contre...

11 - Juillet - 2025

Dans une déclaration tenue hier, jeudi 10 juillet, à l’occasion de l’installation du Conseil national de son parti, Pastef-Les Patriotes, Ousmane Sonko, président dudit parti, n’a pas manqué de dénoncer ce qu’il présente comme une manipulation de la société civile via des financements étrangers, et annoncer l’introduction prochaine d’une loi pour y mettre fin. C’est une offensive stratégique visant à renforcer la position du Pastef comme parti institutionnalisé engagé dans la défense de la souveraineté populaire, tout en réaffirmant sa posture combative.

Dans une salle du King Fahd Palace à Dakar, Ousmane Sonko a présidé hier, jeudi, l’installation du Conseil national de Pastef, onze ans après la création du parti. Plus qu’un acte symbolique, le moment marque une nouvelle étape stratégique pour cette formation aujourd’hui au pouvoir. Le président Sonko a utilisé cette cérémonie comme un acte fondateur : installation d’une instance dirigeante structurée, relance de la mobilisation militante, affirmation d’un nouveau leadership institutionnel, tout en annonçant une orientation stratégique à venir. En somme, cet événement formalise le passage de Pastef d’un parti combattant à un parti de gouvernement, prêt à faire face aux défis à long terme.

Fidèle à son style frontal, le président de Pastef a profité de l’événement pour tracer des lignes rouges, affirmer des priorités et désigner des adversaires.

C’est surtout dans ses attaques contre certaines composantes de la société civile que le discours a pris une tournure plus offensive. Fustigeant ce qu’il appelle une « traite politique », Ousmane Sonko qui avait dans le passé déjà accusé certaines organisations de ne s’activer qu’en période électorale, lorsqu’il y a, avait-il dit, « des financements à capter et des équilibres à manipuler » a repris cette critique pour dénoncer une instrumentalisation de la société civile, financée selon lui par l’étranger pour « maintenir un statu quo favorable aux intérêts de partenaires extérieurs ».
En réaction, et dans cette logique, Ousmane Sonko a annoncé qu’une proposition de loi sera bientôt déposée, visant à contrôler et/ou interdire tout financement étranger de la société civile au Sénégal. « Il n’est plus admissible que l’espace civique soit guidé par des agendas qui ne sont pas les nôtres. Ce que nous voulons, c’est une société civile ancrée dans nos réalités, indépendante, et au service du peuple sénégalais», a-t-il affirmé.
Il y voit là un moyen de mettre fin à « l’ingérence » des bailleurs, et de promouvoir un espace civique véritablement indépendant et au service du peuple.

Qui plus est, Ousmane Sonko a mis en garde contre les tentatives d’entrisme dans le pouvoir, rappelant que « le système n’est pas encore mort ». Selon lui, des forces d’inertie travaillent à recycler les anciennes pratiques dans les institutions nouvelles, d’où l’urgence, dit-il, de rester mobilisés. « Le combat ne fait que commencer. Il se mène dans les lois, dans les actes, et dans la vigilance de chaque patriote », a-t-il conclu.

S’agissant de ses adversaires politiques, Sonko les accuse de vouloir mettre le chaos dans le pays. « Ils savent qu’ils n’ont plus la force politique mais ils ont mis en place une stratégie. C’est de tout faire pour mettre le chaos dans le pays ».

Ousmane Sonko n’a pas manqué également de dénoncer l’existence de clans dans son parti. « Il y a des gens qui sont déjà dans des plans. Ce parti politique depuis que je l’ai créé, n’a jamais eu de clans. Ce n’est pas aujourd’hui, qu’il va y avoir de clans. J’y veillerai personnellement. Aujourd’hui, chacun doit prendre ses responsabilités. Le parti restera un parti de combat. », prévient-il.

Son discours, empreint d’un ton martial, conclut sur un appel à la résistance. Le Pastef, a-t-il dit, ne cédera pas face aux pressions institutionnelles et diplomatiques. Il a encouragé ses partisans à la vigilance face aux tentatives de division. Il affirme vouloir « liquider ce système qui n’est pas encore mort »

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