DIPLOMATIE : OUSMANE SONKO AU BURKINA FASO – L’AUDACE D’UN LEADERSHIP QUI REDEFINIT LA DIPLOMATIE AFRICAINE

25 - Mai - 2025

Dans un contexte de tensions croissantes entre la CEDEAO et l’AES, la récente rencontre à Bamako le jeudi 22 mai 2025 a marqué une étape cruciale dans la diplomatie ouest-africaine. Le communiqué final, annonçant une volonté de réconciliation et de coopération, souligne la nécessité d’un dialogue inclusif pour relever les défis sécuritaires et politiques de notre région.
Loin des déclarations protocolaires, le Premier Ministre Ousmane Sonko propose une diplomatie de terrain, pragmatique et visionnaire, capable de réconcilier l’Afrique avec elle-même.
Une Diplomatie du Concret face aux Illusions Institutionnelles.
Alors que la CEDEAO et l’AES s’enlisent dans des débats théoriques sur la souveraineté ou l’intégration, Ousmane Sonko choisit d’agir.
Sa visite à Ouagadougou n’est pas un simple geste de solidarité : c’est un manifeste politique. En se rendant au cœur d’un pays clé de l’AES, il rappelle que les défis communs – terrorisme, crises économiques, déficit démocratique – exigent des réponses concrètes, hors des carcans idéologiques.
Cette approche s’inscrit dans l’ADN diplomatique du Sénégal, historiquement médiateur et bâtisseur de ponts. De la crise gambienne de 2017 aux négociations actuelles, Dakar a toujours privilégié le dialogue direct, même avec les régimes contestés. Le Premier Ministre Ousmane Sonko ne fait que pousser cette logique à son paroxysme :
La légitimité ne se négocie pas dans les sommets, mais sur le terrain.
La « Troisième Voie » : Ni Alignement, Ni Isolement, Mais Synthèse.
Le génie de cette initiative réside dans son refus des dichotomies simplistes. Face à l’AES, attaché à sa souveraineté, et à la CEDEAO, paralysée par son attachement à un ordre constitutionnel déconnecté des réalités, le Premier Ministre Ousmane Sonko incarne une voie médiane.
1. Pragmatisme sécuritaire: En tendant la main au Burkina Faso, il reconnaît une évidence : les groupes armés ne s’arrêtent pas aux frontières politiques. La coopération antiterroriste ne peut attendre que Bamako ou Ouagadougou se conforment aux critères de la CEDEAO.
2. Souveraineté inclusive : Ousmane Sonko ne rejette pas les aspirations de l’AES à l’autodétermination. Mais il rappelle que la véritable souveraineté se construit par des alliances concrètes, non par l’isolement.
3. Diplomatie des peuples: En s’adressant aux citoyens burkinabè, il réhabilite une diplomatie ancrée dans les réalités humaines, loin du jargon technocratique.
Un Leadership qui Dérange… et qui Libère.
Les critiques – prévisibles – révèlent d’une peur de l’inconnu. La CEDEAO craint de perdre le contrôle ; l’AES redoute de voir son discours anti-impérialiste dilué. Mais au-delà des polémiques, cette visite expose trois vérités gênantes :
- L’échec des sanctions : Les mesures punitives de la CEDEAO contre les putschistes n’ont fait qu’approfondir les fractures. Ousmane Sonko propose une alternative : des projets communs (corridors énergétiques, partage de renseignements) pour restaurer la confiance.
- La fin du monopole moral : Le Sénégal, avec ses institutions stables, prouve qu’on peut critiquer la CEDEAO sans renier ses principes.
- L’urgence d’un nouveau récit : L’Afrique a besoin de leaders qui parlent d’avenir, non de rancœurs.
L’Audace ou le Déclin.
Ousmane Sonko ne se contente pas de bousculer l’ordre établi – il le réinvente.
Son geste n’est pas une provocation, mais un miroir tendu à une région à la croisée des chemins.
Le choix est clair :
- Persister dans un modèle dépassé, où l’intégration se réduit à des réunions sans suites.
- Ou soutenir l’audace de ceux qui préfèrent les ponts aux murs, l’action aux incantations.
Le Sénégal a choisi. En faisant de sa légitimité démocratique un outil de médiation active, il montre que l’unité africaine n’est pas un rêve, mais un chantier.
L’Audace comme Catalyseur de l’Unité Africaine.
Ousmane Sonko incarne une génération de leaders africains qui refusent de se laisser enfermer dans des logiques binaires. Sa visite au Burkina Faso n’est pas une rupture, mais une continuité modernisée de la diplomatie sénégalaise, alliant héritage démocratique et ambition panafricaine.
Ceux qui critiquent cette initiative portent une vision conservatrice et dépassée des relations internationales, incapable de saisir les réalités du XXIe siècle. La diplomatie d’aujourd’hui exige une adaptabilité et une ouverture sans faille pour agir de manière pragmatique et efficace. En refusant de s’enfermer dans des dogmes, le Sénégal démontre que l’unité africaine ne se construira pas par la passivité, mais par des gestes forts, audacieux et inclusifs.
L’Afrique a besoin de rêveurs qui agissent, non de spectateurs qui commentent. Le temps est venu de choisir : l’audace… ou l’obsolescence.
Me Abdoulaye TINE
Avocat et Docteur en droit.
Spécialiste du droit international et des relations internationales.
Président du parti Union Sociale Libérale.
Membre de la Coalition Diomaye Président.

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