Enquêtes sur les 80 morts lors des manifestations sanglantes de 2021 à 2024 : Le ministre de la justice saisit le procureur de la république

28 - Juillet - 2025

L’État sénégalais engage une nouvelle étape dans le traitement des violences politiques qui ont secoué le pays entre 2021 et 2024. Au cœur de cette démarche : la recherche de vérité et de justice pour les au moins 80 morts recensés lors des manifestations. Le procureur de la République, sur saisine du ministre de la Justice, a été formellement chargé d’ouvrir une enquête judiciaire ciblant des faits graves : meurtres, tortures, assassinats… et potentiellement crimes contre l’humanité.

D’après les révélations exclusives du journal L’Observateur, c’est le Garde des Sceaux, Ousmane Diagne, qui a adressé une requête officielle au procureur général pour l’ouverture de cette procédure. La note a suivi le circuit administratif jusqu’au bureau du procureur Ibrahima Ndoye, près le tribunal de grande instance de Dakar, désormais en charge de piloter l’enquête.

Bien que la loi d’amnistie adoptée sous l’ancien président Macky Sall ait tenté de refermer cette page sombre, le flou juridique persiste. En effet, certaines infractions, comme les crimes de sang (meurtres, tortures, assassinats) ou les crimes contre l’humanité, ne sont pas couvertes par cette loi et restent donc juridiquement poursuivables.

Selon des sources judiciaires proches du dossier qui se sont confiées au journal, une analyse préalable a permis de délimiter les champs d’action de l’enquête. Résultat : aucune figure ne semble intouchable. L’instruction pourrait remonter jusqu’aux plus hauts échelons de l’État à l’époque des faits. Les regards se tournent désormais vers les forces de sécurité, les anciens membres du gouvernement, et même l’ancien président Macky Sall.

Ces questions émergent : Qui a donné les ordres ? Y a-t-il eu usage disproportionné de la force ? Des actes de torture ont-ils été systématisés ? Peut-on parler de crimes contre l’humanité ?

Une enquête qui pourrait lever le voile sur des responsabilités politiques et administratives encore jamais établies devant la justice.

Toujours selon le quotidien du Groupe futur média, un travail préparatoire approfondi aurait été mené en amont, avec l’appui de juristes et d’experts, pour baliser le terrain judiciaire et éviter toute contestation procédurale. Cette rigueur laisse entrevoir une traque méthodique et potentiellement implacable.

Les premières convocations seraient attendues dans les prochains jours. Parmi les premiers entendus : les familles des victimes et les rescapés présumés de tortures, invités à livrer leurs témoignages sur les circonstances des faits.

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