État, syndicats et patronat signent un pacte pour désamorcer la crise sociale
À l’occasion de la célébration de la Fête internationale du Travail, le Premier ministre Ousmane Sonko a présidé ce jeudi la cérémonie de signature du Pacte de stabilité sociale entre le gouvernement, les syndicats et le patronat. Dans un discours au ton résolument réformateur, il a lancé un appel fort à la transparence, au dialogue et à la rupture avec les pratiques du passé, marquant ainsi une volonté assumée d’ouverture et de concertation avec les acteurs économiques et sociaux.
Face aux représentants du monde du travail et du secteur privé, Ousmane Sonko a promis une gouvernance fondée sur la clarté et la redevabilité. « Je peux vous assurer que nous serons une maison de verre. Nous serons transparents avec vous », a-t-il affirmé. Annonçant l’élaboration prochaine d’une loi de finances rectificative, il a insisté sur le fait que celle-ci se fera en concertation avec l’ensemble des partenaires économiques. « Tout sera discuté, mais la décision reviendra à l’État », a-t-il précisé, dans un souci d'équilibre entre écoute des parties prenantes et autorité républicaine.
Dans un plaidoyer appuyé en faveur d’un changement de paradigme économique, le chef du gouvernement a pointé les failles du modèle actuel. « Avant de redistribuer une richesse, il faut la créer. Or, notre pays n’a jamais su créer suffisamment de richesse », a-t-il déploré, dénonçant ce qu’il qualifie de « mauvais modèle de développement ». À cet effet, il a proposé une stratégie axée sur la transformation locale des matières premières, la substitution des importations et la souveraineté économique, posant les bases d’un nouveau contrat social et productif.
Reconnaissant les tensions sociales persistantes, Ousmane Sonko a présenté ce pacte comme un instrument de stabilisation du climat social, condition sine qua non de toute réforme durable. « On ne peut pas construire une économie solide tout en luttant contre un front social en ébullition », a-t-il déclaré. Rejetant la responsabilité des difficultés du pays sur les travailleurs et le patronat, il a pointé une cause plus profonde : « Le plus grand problème de ce pays, c’était le pouvoir politique », a-t-il lâché, assumant ainsi une posture d’autocritique et de rupture.
Sous le sceau de la présidence de Bassirou Diomaye Faye, Sonko a affirmé que les engagements pris pendant la campagne étaient déjà en voie d’exécution. « Sous la présidence de Bassirou Diomaye Faye et ma gouvernance, nous avons posé des jalons », a-t-il souligné. Et de prévenir : « Dans quatre ans, si les Sénégalais estiment que nous avons échoué, ils pourront choisir autre chose », réaffirmant ainsi sa foi dans le principe de la redevabilité démocratique.
En conclusion, le Premier ministre a exhorté les membres de son gouvernement à incarner cette nouvelle approche basée sur l’écoute, le respect et la communication proactive. « Hier encore, en Conseil des ministres, j’ai demandé aux ministres de répondre aux correspondances, d’écouter, de dialoguer. Car la communication est la base de tout », a-t-il déclaré, insistant sur l’importance d’un État proche de ses citoyens.