« ÊTRE BINATIONAL NE PREDISPOSE AUCUNEMENT A LA HAUTE TRAHISON » : BIRAHIM CAMARA S’ATTAQUE A L’ARTICLE 28 DE LA CONSTITUTION

27 - Février - 2024

Nos premières leçons de droit nous ont appris que l'Etat repose sur trois piliers :
Un territoire
Une population
Des institutions.
Le premier est intangible et le second est cosmopolite. Les deux ne peuvent souffrir d'aucune équivoque contrairement au troisième qui fixe et organise le fonctionnement de la cite déconcentrée et décentralisée conformément au principe de la séparation des pouvoirs .
Une certaine école accepte même que soient synonymes état et cité selon sa forme d'organisation qui peut être monarchique, républicaine, fédérale ou confédérale.
Campons le débat sur notre forme républicaine proclamée par Leopold Sedar Senghor, le poète et premier président et ses illustres compagnons de toutes ethnies, de toutes confessions voire de toutes races présentes sur le territoire.
La marche ne fut ni facile ni calme au regard des divisions et des complots ourdis et pilotés à partir du cabinet officieux de Jacques Focart installé à l'Elysée avec la bénédiction du Général de Gaulle et porté par un certain Félix H Boigny .
Sa dénomination était " service des affaires africaines ".
Les pères de notre indépendance avaient fait preuve d'intelligence dans la définition des objectifs et des stratégies pour que le Sénégal ne connut point les affres de la déstabilisation ambiante sur fond de tribalisme, d'ethnicisme et de régionalisme presque partout en Afrique (Katanga , Biafra ou Madagascar).
Dès le préambule de sa première constitution, le Sénégal avait opté pour une république démocratique avec comme socle l'égalité en droit de tous les citoyens.
Chaque mot de notre hymne national met un particulier accent sur cette égalité des citoyens.
Plus de sujets ni de privilèges devant la justice construite sur l'indépendance pour protéger les droits et les libertés reconnus et garantis à tous les citoyens.

Force est donc de reconnaître que notre code de la nationalité de 1961, notre code électoral consensuel de 1992 et notre constitution de 2001 ont atteint leurs limites.
Ils doivent par conséquent évoluer pour s'adapter aux exigences du moment.
Tout sénégalais régulièrement inscrit sur les listes électorales conformément aux lois et règlements, sous certaines conditions, doit pouvoir faire acte de candidature à la présidence de la république, à la députation et aux assemblées territoriales.
Ce que remet en cause l'article 28 de la constitution c'est l'égalité de tous les citoyens sénégalais nés et établis au Sénégal ou hors du Sénégal.
L’adverbe " exclusivement" qui ouvre la voie à la discrimination et à l'inégalité des droits des citoyens devant la loi, doit disparaître.
Être binational ne prédispose aucunement à la haute trahison comme semble le craindre l'auteur du brillantissime article partagé.
Le débat ne porte pas sur les critères d'acquisition de la nationalité sénégalaise mais sur l'égalité des citoyens devant la loi républicaine au moment de l'application du calendrier républicain.
Nous refusons de cautionner les restrictions faites aux seuls candidats à la présidence de la république pendant que des maires, des présidents des conseils départementaux, des hauts conseillers des collectivités territoriales et des députés déambulent dans les hémicycles avec plusieurs nationalités.
Ces derniers comme les très nombreux directeurs généraux et ministres binationaux, par leur vote et leurs décisions peuvent commettre des actes de haute trahison.
Pour la clarté ce débat n’est absolument pas orienté pour la défense ou la condamnation de qui que ce soit ; il est une demande très forte de nos diasporas remise depuis vingt ans aux présidents de la république, aux gouvernements et aux présidents de l'assemblée nationale successifs.
Depuis plus de deux ans, des sénégalais de l'extérieur réorganisés le poursuivent non pas pour violer la loi qui interdit toute acquisition volontaire d'une nationalité étrangère par un sénégalais majeur ( article 18 code la nationalité 1961 ) mais pour que règnent l'équité, la justice et l'égalité.

Birahim Camara
Parti Socialiste

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

12 - Février - 2025

Contrôle parlementaire: Plus de cent questions écrites attendent le gouvernement

Le Premier ministre et son équipe sont attendus prochainement à l’Assemblée nationale pour participer à une nouvelle séance de « Questions au...

12 - Février - 2025

COMPTES PUBLICS : LA COUR DES COMPTES RELEVE ‘’DES ANOMALIES’’ SUR LES RECETTES DE L’ÉTAT ET DES TRANSFERTS DE CREDITS IRREGULIERS

La Cour des comptes constate ‘’des anomalies relatives à des rattachements de recettes’’, une absence de rapports d’évaluation des dépenses...

12 - Février - 2025

LES FINANCES PUBLIQUES DU SENEGAL : UNE REALITE QUI CONFIRME LES INQUIETUDES DU PREMIER MINISTRE SUR LES CHIFFRES FALSIFIES (PAR ME TINE)

Dans le cadre de l’audit définitif de la Cour des Comptes sur la situation des finances publiques au Sénégal, couvrant la période de 2019 au 31 mars 2024, des...

11 - Février - 2025

Cheikh Oumar Anne : «Nous ne faisons pas partie du FDR...Amadou Ba est le chef de l’opposition »

Cheikh Oumar Anne, responsable politique dans le département de Podor et du parti "La Nouvelle Responsabilité", s'est exprimé sur la chaîne TFM pour clarifier les...

11 - Février - 2025

Diomaye Faye : « L’Afrique doit compter d’abord sur elle-même pour son développement ! »

Lors de la 42e session du Comité d’Orientation de l’Agence de Développement de l’Union Africaine (AUDA-NEPAD), le président du Sénégal,...