GUERRE EN UKRAINE : QUEL POSITIONNEMENT POUR L’AFRIQUE ? (PAR SIDY FALL)

25 - Mai - 2025

Le conflit en Ukraine a des répercussions significatives en Afrique, tant sur le plan économique que diplomatique. Cette guerre aux portes de l’Europe a entraîné une hausse vertigineuse des prix de l’énergie et de certaines matières premières, un ralentissement de la croissance économique mondiale, des turbulences sur les marchés financiers mondiaux
La pénurie de céréales a entraîné une flambée des prix des denrées alimentaires dans un environnement macroéconomique dégradé, plaçant les économies africaines dans une situation périlleuse, les Etats africains étant confrontés à une forte tension budgétaire et ne disposant quasiment d’aucune marge de manœuvre pour tirer leur épingle du jeu dans ce contexte défavorable.
La dépendance aux exportations ukrainiennes et russes de produits agricoles est une problématique majeure, d’autant que la Russie et l’Ukraine comptent au total pour près de 30 % de la production globale de blé et 80 % de l’huile de tournesol.
Une étude de La Banque africaine de développement estime que la guerre en Ukraine est responsable de la pénurie d'environ 30 millions de tonnes de céréales en Afrique.
Face à cette situation, l'Afrique a adopté une position de neutralité stratégique. Les dirigeants africains évitent de prendre parti publiquement, sur le conflit. Cette neutralité reflète une volonté de ne pas s'aligner sur l'un ou l'autre des camps en présence, tout en cherchant à protéger les intérêts économiques et diplomatiques du continent.
C’est ainsi que L'Union Africaine a appelé à un cessez-le-feu immédiat et à des négociations politiques pour préserver la paix mondiale. Une délégation de dirigeants africains s'est rendue en Ukraine et en Russie pour promouvoir une solution diplomatique, bien que les résultats concrets de cette mission soient limités.
Si l’Afrique maintient une posture diplomatique prudente et navigue entre la nécessité de préserver son unité et la gestion des impacts économiques du conflit, tout en maintenant une posture diplomatique prudente ; cette crise peut être une opportunité de croissance pour l'Afrique si l'Europe s'efforce effectivement de réduire sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie. Le Nigeria, le Sénégal, le Mozambique et la Tanzanie, qui représentent plus de 10 % des réserves connues de gaz naturel dans le monde, pourraient bénéficier de la diversification énergétique de l’Europe, d’autant plus que l’Union européenne a récemment pris la décision de classer le gaz comme énergie durable. Les nouveaux producteurs comme la Tanzanie, la Côte d'Ivoire, le Sénégal ou la Mauritanie pourraient en bénéficier, du nouveau contexte géopolitique mondiale
Si en 2018 l’Afrique subsaharienne fournissait 10 % de la production globale de gaz naturel liquéfié, avec 28 millions de tonnes par an, le cabinet d’analyse Akap Energy prévoit qu’en 2025, cette capacité de production africaine aura augmenté de 150 % pour atteindre 15 à 20 % du marché mondial. La forte demande en gaz devrait engendrer le développement de nouvelles installations, notamment pour le gaz naturel liquéfié, ou d'infrastructures, et accélérer le développement de nouveaux projets.

Si les pays d’Afrique ne sont pas épargnés par les effets de la crise provoquée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février 2022 et y sont pour certains particulièrement vulnérables ; certains pays du continent pourraient bénéficier d’un effet de demande face aux problèmes d’acheminement liés à l’embargo qui affectent certaines exportations russes.
L’Afrique doit être une terre d’opportunités. Les bases d’un développement endogène de l’Afrique sont possibles à condition que les dirigeants africains fassent preuve de leadership.
L’Afrique n’est pas condamnée à l’immobilisme, à la misère et à la mendicité (aide internationale). L’avenir de la jeunesse africaine ne doit pas s'écrire par le sang et la mort, dans le désert libyen ou les plages de la méditerranée jonchée de cadavres de jeunes dont l’espérance a été brisée.
L’espoir est permis mais L’Afrique doit compter sur elle-même, sur ses ressources, son potentiel et ses fils pour se développer et se faire respecter sur la scène internationale.
Fait à Paris le 25/05/2025
M. Sidy Fall
Coordonnateur Général Mouvement pour le Socialisme et l’Unité (MSU France)

 

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