Haute cour de justice : Ismaëla Madior Fall confronté à son accusateur, une demande de levée de son placement sous bracelet électronique introduite
L'ancien ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, s'est présenté lundi, devant la commission d'instruction de la Haute Cour de Justice pour une confrontation décisive avec Cheikh Gueye, la personne à l'origine des accusations portées contre lui.
Cette audience, très attendue, a permis d'éclaircir certains points litigieux de cette affaire qui secoue le milieu judiciaire sénégalais depuis plusieurs mois. Au cœur des débats figure une somme de 50 millions de francs CFA qui cristallise les divergences entre les deux protagonistes.
Cheikh Guèye, entendu en qualité de simple renseignement dans cette procédure, a formellement réfuté toute tentative de corruption à l'encontre de l'ancien Garde des Sceaux. Selon ses déclarations rapportées par Seneweb, il a présenté cette somme comme un prêt qu'il souhaitait consentir à Ismaïla Madior Fall, écartant ainsi toute connotation délictueuse.
La version d'Ismaïla Madior Fall diffère sensiblement de celle de son accusateur. L'ancien ministre a maintenu qu'il n'avait jamais perçu cette somme comme un prêt, mais plutôt comme une donation.
Il a, par ailleurs, affirmé avoir immédiatement restitué l'argent dans la même pièce où il lui avait été remis, soulignant ainsi sa volonté de ne pas accepter ce qu'il considérait comme un don. Cette confrontation intervient alors que la défense d'Ismaïla Madior Fall multiplie les démarches pour obtenir un assouplissement de ses conditions de détention.
Les avocats de l'ancien ministre ont déposé une requête sollicitant la levée de son placement sous bracelet électronique ainsi que la fin de son assignation à résidence dans la capitale dakaroise.
La commission d'instruction devrait rendre sa décision dans les prochains jours, une décision qui pourrait marquer un tournant dans cette affaire.
Pour rappel, Ismaïla Madior Fall fait l'objet de mesures restrictives depuis le 20 mai 2025. Il a été placé sous surveillance électronique et assigné à domicile dans le cadre d'une enquête portant sur des soupçons de pratiques frauduleuses.
Ces accusations sont liées à l'attribution d'un marché public concernant la construction d'un centre de surveillance par bracelets électroniques.