Jean Marie Biagui: ''La guerre n'est pas terminée en Casamance... ''

15 - Octobre - 2024

*Le devoir de vérité me commande, ici, de rompre le silence auquel je me suis délibérément relativement astreint jusqu’à ce jour, depuis l’avènement du régime actuel.

Le Premier ministre Ousmane Sonko vient d’annoncer la mise en place prochaine d’un « plan Marshall du Président Bassirou Diomaye Faye », d’un montant de 53,6 milliards de francs destiné à la relance socio-économique et culturelle de la Casamance, auquel s’ajoute un « budget spécial » de 10 milliards de francs pour le volet « déminage ».

Rétablissons tout d’abord la vérité des faits. La Casamance est-elle infestée de mines ? Non ! Définitivement non ! Et le laisser accroire, ou le supposer seulement, est irresponsable.

La stricte vérité, c’est que les zones concernées, désormais sous contrôle de l’armée, qui avaient été un temps polluées du fait de la guerre, ne le sont plus. Seules les zones-tampons de guerre restent potentiellement dangereuses, par cela seul que la guerre n’est pas terminée. Et, soit dit en passant, rares sont les civils fous qui osent s’aventurer dans ces zones-tampons de guerre.

Ensuite, le Problème casamançais ne saurait être réduit à la question des réfugiés et déplacés, si l’on sait, d’une part, que ces derniers participent de ce que nous appelons communément « les dégâts collatéraux de la guerre » et que, d’autre part, il suffit d’un coup de feu, annonciateur d’une reprise des hostilités, pour que ceux d’entre eux, qui sont rentrés au bercail, reprennent le chemin de l’exil.

Il convient donc d’être un peu plus sérieux que ça et de se donner le courage de prendre le taureau par les cornes.

En l’occurrence, il faut prendre toute la mesure du Problème casamançais, celui précisément pour lequel l’État et le MFDC sont en guerre depuis 1982, et à cet effet de s’offrir les moyens politiques et institutionnels requis pour le régler définitivement.

Alors, et seulement alors, tout le reste ne serait qu’une question de gestion (socio-économique et culturelle) et d’intendance.

Et puis, où le Gouvernement va-t-il trouver cette bagatelle de 63,6 milliards de francs, étant donné que sa loi des finances rectificative n’est toujours pas votée par l’Assemblée Nationale, aujourd’hui dissoute ? Qui plus est, au moment même où le pays est déclaré en ruine, en faillite, par le Premier ministre lui-même.

A moins que, en cette veille de campagne électorale, comme toujours, le Problème casamançais ne soit plutôt un prétexte purement électoraliste.

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

10 - Mai - 2025

SUIVRE LA VOIE DE LUMUMBA, MULELE, KABILA POUR METTRE FIN AU GENOCOST ET A L’AGRESSION RWANDO-IMPERIALISTE EN RDC !

La tragédie du pays dont Franz Fanon disait que «l’Afrique a la forme d’un revolver dont la gâchette se situe au Congo», est un long fleuve macabre...

10 - Mai - 2025

LA SCENE POLITIQUE D’AUJOURD'HUI EXIGE L’ADAPTATION DU DISCOURS AUX REALITES DU MOMENT

Le Tripitaka du Bouddhisme, l’Ancien Testament ( la Thorah ) , le Nouveau Testament ( les Evangiles ) et l’ Incrée Saint Coran enseignent et renseignent sur la vie et les actes...

10 - Mai - 2025

PARTI SOCIALISTE : À QUOI SERT UNE BARQUE, SI L’ON NE VEUT PLUS NAVIGUER ?

Il arrive un moment dans la vie d’une organisation où il faut regarder autour de soi et avoir le courage de constater ce fait dans notre société : « un...

09 - Mai - 2025

Mame Boye DIAO obtient le récépissé de son parti et dévoile sa vision pour le Sénégal

Le paysage politique sénégalais accueille une nouvelle formation avec la délivrance officielle du récépissé de reconnaissance de l’Alliance...

07 - Mai - 2025

67 % des Sénégalais jugent positive l’action du tandem Diomaye-Sonko

Si la majorité (67 %) des Sénégalais jugent positivement l’action du gouvernement, ils sont près de la moitié (47 %) à penser que...