L'ex-président brésilien, Jair Bolsonaro condamné à 27 ans de prison pour tentative de coup d'État
L'ex-président brésilien Jair Bolsonaro a été condamné à 27 ans de prison pour tentative de coup d'État. Il risquait une peine supérieure à 40 ans d'incarcération.
Le juge Cristiano Zanin a estimé que l'ancien chef de l'État avait participé à une "organisation criminelle armée", ce qui porte le score final à quatre juges contre un en faveur d'une condamnation au sein de la Cour suprême.
Donald Trump, qui a fait pression en faveur de Jair Bolsonaro, a réagi à cette condamnation, la qualifiant de "très surprenante". "C'est très surprenant que ça puisse arriver. Ça ressemble vraiment à ce qu'ils ont essayé de faire avec moi", a-t-il expliqué lors d'un échange avec la presse. Le secrétaire d'État Marco Rubio a affirmé que les États-Unis vont "répondre en conséquence" à la condamnation, dénonçant une "chasse aux sorcières".
Le Brésil ne se laissera pas "intimider" par les "menaces" des États-Unis, a expliqué le gouvernement brésilien, promettant que les autorités défendraient "la souveraineté du pays face aux agressions et tentatives d'ingérence".
"Ils appellent cela un procès alors que tout le monde connaissait le résultat avant même que cela commence", a, quant à lui, affirmé sur le réseau social X Flavio Bolsonaro. Le fils aîné de l'ex-président a fustigé une "suprême persécution".
Des habitants divisés
Inéligible jusqu'en 2030 et assigné à résidence à Brasilia depuis début août pour des soupçons d'entrave à son procès, Jair Bolsonaro n'était pas présent aux audiences, pour motif de santé selon sa défense.
Dans un bar de Brasilia où l'audience de jeudi était retransmise sur un écran géant, des applaudissements ont fusé quand la juge Carmen Lucia a voté la condamnation, ce qui a permis d'atteindre la majorité décisive avant même le vote du dernier magistrat. "Bolsonaro en prison !", ont crié certains. "Après tant d'attente, cet individu exécrable se fait envoyer en prison", a jubilé Virgilio Soares, traducteur de 46 ans. À l'inverse, pour Germano Cavalcante, ingénieur civil de 60 ans, "ce procès n'est pas juste". "Il est plus politique que judiciaire", a-t-il estimé.
L'affaire Bolsonaro est aussi à l'origine d'une crise sans précédent entre la première puissance d'Amérique latine et les États-Unis. Dénonçant une "chasse aux sorcières" contre son allié d'extrême droite, le président américain Donald Trump a imposé une surtaxe punitive de 50% sur une part importante des exportations brésiliennes.
Washington a également annulé les visas de plusieurs juges de la Cour suprême brésilienne et infligé des sanctions financières à l'un d'entre eux, Alexandre de Moraes, rapporteur du procès Bolsonaro.
Jair Bolsonaro était jugé avec sept anciens proches collaborateurs, dont plusieurs ex-ministres et généraux. C'est la première fois qu'un ancien chef de l'État doit répondre de telles accusations, dans un pays encore hanté par le souvenir de la dictature militaire (1964-1985).