La caisse d’avance de la mairie de Dakar, n’est-elle pas devenue la boîte de pandore de la République ?

13 - Février - 2018

Comme dans la mythologie grecque, Pandore ouvrit sa boîte d’où sortirent tous les maux de la terre, la caisse d’avance de la mairie de Dakar ouverte par le président Macky Sall ne serait-elle pas en train de laisser sortir toutes les combines de la République ?
Il ne se passe pas un jour sans qu’un responsable politique ne soit cité comme bénéficiaire des largesses du maire qui puiserait dans la caisse d’avance pour venir en aide ou soutenir un homme politique dans le besoin ou dans des difficultés. Au début, on nous parlait de ministres et de députés APR qui ont touché à la caisse, maintenant il serait question du président Macky Sall himself qui aurait lui-même touché de l’argent provenant de cette caisse. Le maire Khalifa Sall, devant le juge a déclaré qu’il avait demandé conseille au président Abdoulaye Wade par rapport à l’existence de la caisse et que le président actuel du Sénégal lui avait parlé de la caisse ; donc il pourrait être au courant de la façon dont elle était gérée. Si ce n’était pas à cause de notre loi fondamentale qui protège juridiquement l’institution qu’est le président de la République durant son mandat, le juge devrait l’appeler comme témoin pour la clarté des débats et la recherche de la vérité. Mais est-ce que dans un tel déballage où il est difficile pour le juge d’entendre tout le monde et de confronter les diverses affirmations, le verdict prononcé pourrait être irréprochable ? Pour qu’un procès soit équitable, le juge doit vérifier tous les éléments qui pourraient participer à faire éclater la vérité. Ceci me fait penser qu’il pourrait y avoir un deuxième procès de la caisse d’avance de la mairie de Dakar, le jour où les tenants du pouvoir qui tirent les ficelles ne seront plus aux affaires. Si Khalifa Sall est condamné à la suite d’un procès qui est parti pour être inéquitable, il sa battra à coup sûr pour laver son honneur puisque depuis le début il le dit lui-même, qu’il n’a rien à se reprocher. S’il y a un non-lieu, il faut faire le procès de ceux qui profitent de leur pouvoir pour manipuler la justice et porter atteinte à l’honorabilité d’honnêtes citoyens et en plus en gaspillant les deniers publics dans des procès inutiles.
A la tournure que prennent ces événements, le procès est parti pour être un déballage politico-judiciaire et se terminera par un fiasco, surtout après la déposition de l’ancien maire de Dakar Mamadou Diop qui a démontré que cette caisse d’avance est en fait, des fonds politiques qui peuvent se gérer sans aucune justification de la part du maire. Le procureur avant de se lancer dans un procès contre Khalifa Sall, devrait d’abord régler cette question ; j’espère qu’il l’a fait et qu’il est sûr de son coup car il y va de la crédibilité de notre justice. S’il y a culpabilité de celui qui « a pris » comme disait le procureur parlant de Khalifa Sall, qu’est-ce qu’il ferait de celui qui connaissant le forfait de celui qui « a pris » a accepté de prendre et de surcroît s’il est le chef suprême de la magistrature ? La sanction devrait être bien distribuée selon les responsabilités de chacun. Le plus incompréhensible, c’est le maintien en prison de tous ces collaborateurs du maire de Dakar et même leur présence dans ce procès alors qu’ils n’ont jamais été ni les destinataires des fonds, ni les ordonnateurs des dépenses dans cette affaire. A la rigueur, ils pourraient être cité comme témoins dans ce procès, mais alors, depuis quand peut-on emprisonner des témoins presque un an ?
La justice est rendue au nom du Peuple sénégalais, mais il s’agit d’une justice juste et équitable. Et si ses mandataires ont failli à cette mission, le calendrier républicain nous offre la date du 24 février 2019 pour corriger toutes les dérives qui sont en train de saper les fondements de notre Etat de droit. Le mouvement Un Autre Avenir se prépare et entend arriver présent à ce rendez-vous où le peuple sénégalais va corriger tous ces verdicts faussement rendus à son nom. Il est temps de donner à notre justice toute son indépendance afin que les droits de tous les citoyens soient garantis, que l’on soit riche ou pauvre, au pouvoir ou dans l’opposition.
Ibrahima Wade, Secrétaire Général Un Autre Avenir

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