LA COHABITATION EST-ELLE SOUHAITABLE POUR LE SENEGAL ET LES SENEGALAIS ? (PAR BIRAHIM CAMARA)

21 - Septembre - 2024

La réponse est évidemment non pour la bonne raison qu'elle sera source d'instabilité institutionnelle, politique , économique et sociale du fait de notre option constitutionnelle qui fait du président de la république la clef de voûte des institutions .
En effet, sauf par délégation, le gouvernement ne dispose que de peu de pouvoirs sous un président de la république qui définit la politique de la nation et veille à son application par le gouvernement .
C'est ce qui différencie le Sénégal de la France c'est que ce sont le premier ministre et son gouvernement français issus de la majorité parlementaire , certes nommés par le président de la république, qui définissent et appliquent la politique de la nation .
La France a vécu trois cohabitations depuis 1986 dont deux sous François Mitterrand et une sous Jacques Chirac qui ont mis fin à la bipolarisation d'une part et d'autre permis la montée des extrêmes.
Les dernières législatives ont placé la France dans une instabilité politique sans précédent avec l'absence de majorité absolue dûe aux scores phénoménaux obtenus par le Rassemblement National et le Nouveau Front Populaire qui ont littéralement effrité les partis traditionnels.
Une telle situation n'est pas souhaitable pour le Sénégal .
Le peuple sénégalais a élu un président constitutionnellement omnipotent et omniprésent pour un mandat de cinq ans sur la base d'un programme plébiscité, à tort ou à raison , par cinquante quatre pour cent des électeurs . Vouloir , juste un semestre après sa prestation de serment , lui imposer une majorité parlementaire opposée serait une contradiction dont les consequences pourraient ébranler notre stabilité politique, sociale et économique voire institutionnelle.
Le peuple doit tirer les vraies leçons du scrutin présidentiel du 24 mars 2024 qui a mis fin au duel entre le parti socialiste et le parti démocratique sénégalais et se concentrer sur la rédaction d'une constitution en adéquation avec les valeurs propres , l'histoire et l'identité du Sénégal et des Sénégalais. Et c'est possible si la politique politicienne cédait au réalisme politique par le dialogue et la concertation avec comme objectifs des pouvoirs équilibrés entre l'exécutif et le législatif garantis par un judiciaire indépendant .
Dans la négative, le Sénégal vivrait sous la menace perpétuelle de la censure du gouvernement par l'assemblée nationale et la dissolution , au bout de deux ans , de celle ci par le président de la république .

Birahim Camara
Parti Socialiste

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

10 - Septembre - 2025

Mairie de Dakar : passation de service entre Ngoné Mbengue et Abass Fall ce mercredi

Abass Fall, ancien ministre de l’emploi sera officiellement installé dans ses nouvelles fonctions de maire de la ville de Dakar ce mercredi 10 septembre 2025. L'ancien maire par...

10 - Septembre - 2025

Salaires et avantages : Ce que l’Etat "verse" réellement aux ex-ministres

La République ne lâche pas ses ministres au terme de leur fonction. Au contraire, elle les accompagne financièrement durant un semestre, le temps qu'ils se reconnectent...

10 - Septembre - 2025

Passation de service à la mairie de Dakar : L'appel d'Abass Fall pour...

La passation de service entre Ngoné Mbengue, maire intérimaire, et Abass Fall, nouveau maire de la Ville de Dakar, s’est tenue ce mercredi 10 septembre à la mairie de...

10 - Septembre - 2025

SANTE AU SENEGAL: UN DROIT BAFOUE, UNE URGENCE IGNOREE (PAR SOREU MALICK DIOP)

Dans nos hôpitaux, une scène tragiquement banale se répète chaque jour. Un malade arrive, parfois en urgence vitale, parfois simplement en détresse. Mais avant...

10 - Septembre - 2025

Autosuffisance alimentaire au Sénégal : une utopie à portée de main

Je suis convaincu que le Sénégal dispose de toutes les ressources nécessaires pour nourrir sa population et réduire sa dépendance aux importations. Nos terres...