Le journaliste Moussa Dramé s'en est allé : Sédhiou perd un de ses plus grands serviteurs
La morgue de l’hôpital Dalal Jam de Guédiawaye a servi hier, dimanche, de cadre à une cérémonie de levée du corps particulièrement émouvante en hommage au journaliste El Hadj Moussa Dramé, correspondant du Groupe Sud Communication à Sédhiou, décédé samedi des suites d’un malaise. Famille, collègues, autorités administratives et politiques, amis et anonymes ont tenu à accompagner une dernière fois celui qui fut décrit comme un professionnel rigoureux, un croyant fervent et un homme d’une grande générosité. L’inhumation se était prévue ce même dimanche, à 17 heures, dans sa ville natale, Sédhiou.
La foule nombreuse venue s’incliner devant la dépouille du journaliste témoigne de l’estime qu’il inspirait. Dans une atmosphère lourde d’émotion, les uns après les autres, responsables et proches ont pris la parole pour saluer « un homme irréprochable », entièrement dévoué à son métier. Le directeur de Sud FM, Baye Omar Guèye, très affecté, a évoqué la disparition « d’un ami, d’un frère ». « Moussa était profondément humain, courtois, généreux. Il ne rechignait jamais à la tâche. Au plan professionnel, il était tout simplement irréprochable », a-t-il déclaré.
Dans le même registre, Abdoulaye Thiam, coordonnateur de Sud Quotidien, a rendu hommage à « un journaliste aguerri, ponctuel, constant dans l’effort ». « Moussa produisait régulièrement des papiers. Il était présent dans quasiment toutes nos éditions. Au-delà du travail, il était serviable, toujours disponible », a-t-il souligné d’une voix émue. Premier intervenant de la cérémonie, Oustaz Alioune Sall a invité l’assistance à prier pour le repos de l’âme du défunt. « Que Dieu l’accueille dans Son paradis et que chacun se remette à la volonté divine », a-t-il imploré.
Parmi les autorités présentes, le ministre de la Fonction publique et de la réforme du service public, Olivier Boucal, a rappelé le rôle important joué par Moussa Dramé dans la couverture médiatique de ses manifestations lors de sa période d’arrestation. Une manière de témoigner de l’engagement professionnel du journaliste, toujours au service de l’information.
Enseignant de formation avant d’embrasser le journalisme, Moussa Dramé a également été salué pour son attachement aux questions éducatives. Le député Ayib Daffé a souligné « ses qualités humaines extraordinaires », sa politesse et sa disponibilité. « Il défendait toujours la cause de l’éducation. C’était un homme tout simplement génial », a affirmé l’honorable parlementaire.
Le maire de Sédhiou Abdoulaye Diop a, pour sa part, rappelé les liens étroits que le journaliste entretenait avec sa ville d’origine, ainsi que son engagement constant auprès des populations locales. « Moussa aimait profondément Sédhiou. Tous ici peuvent témoigner de son attachement à la commune », a-t-il déclaré.
La cérémonie, qui aura duré plus d’une heure, a été rythmée par une succession de témoignages spontanés, tant les personnes souhaitant prendre la parole étaient nombreuses. Un dernier hommage collectif à un professionnel respecté et à un homme apprécié pour sa gentillesse, sa foi et son sens du devoir. Moussa Dramé rejoint la terre de ses ancêtres à Sédhiou, où il sera inhumé. Ainsi s’achève le parcours d’un journaliste dévoué dont l’empreinte humaine et professionnelle restera longtemps gravée dans les mémoires.