Législatives anticipées du 17 novembre: Ce sera des élections sans parrainages

13 - Septembre - 2024

Il y aura des élections législatives anticipées le 17 novembre 2024. Ainsi en a décidé le chef de l’Exécutif, Bassirou Diomaye Faye, qui a dissous hier l’Assemblée nationale.

En fixant le scrutin dans 65 jours, le président de la République se conforme aux dispositions de l’article 87 de la Constitution qui encadre la prérogative de dissolution de l’Assemblée nationale. Dans son alinéa 3, il précise que «le scrutin a lieu soixante (60) jours au moins et quatre-vingt-dix (90) jours au plus après la date de publication dudit décret».

Or, explique-t-il dans les colonnes de L’OBS, le Code électoral fixe le modèle de fiche de collecte des parrainages au plus tard 150 jours avant la date du scrutin et le dépôt des listes de candidats à partir de 85 jours. Le choix de cette date suscite, par conséquent, plusieurs équations, notamment sur ce dispositif dont l’objectif est d’éviter un nombre trop important de candidatures ainsi que des candidatures un peu fantaisistes.

Président du parti La République des valeurs/Reewum Ngor, Thierno Alassane Sall reste convaincu que la saisine du Conseil constitutionnel concernait aussi la question du Code électoral et des parrainages, même s’il soutient toujours ignorer les détails de la réponse du Conseil constitutionnel, malgré la lettre officielle adressée au Président de l’institution.

L’inaccessibilité de cette décision au public maintient le flou sur le processus de parrainage dans ce contexte d’élections anticipées. Interrogé, un juriste consultant et spécialiste des questions électorales pense aussi que, de cette demande d’avis, l’institution a certainement répondu à la question de parrainage. Analysé sous l’angle strictement juridique, le parrainage ne devrait pas poser un problème, selon lui, quand les deux normes électorales seront posées sur la balance : la Constitution et le Code électoral.

«La Constitution est au-dessus de la loi organique. C’est donc la Constitution qui doit s’appliquer et le Code électoral, qui est la norme inférieure, doit être adapté. Le parrainage et ses contraintes n’ont pas été prévus en cas d’élection anticipée, ni par la Constitution ni par le Code électoral. Ce qui voudra dire, qu’en toute logique juridique, il ne doit pas y avoir de parrainage lors de ces élections législatives anticipées», analyse-t-il dans l’anonymat.

Un avis partagé par Ndiaga Sylla. L’expert électoral juge la date du 17 novembre trop juste pour respecter le délai prévu par le Code électoral concernant le dépôt des listes qui est de 85 jours encore moins recueillir des parrainages.

«On ne peut plus faire le parrainage parce que les listes seront déposées dans moins de 65 jours. Le parrainage est un élément du dossier de candidature. La collecte est faite des mois avant le dépôt», dit-il. Pour Ndiaga Sylla, que le Conseil le dise ou pas, il va de soi que cette formalité ne peut plus être remplie, dans la mesure où, de fait, le délai constitutionnel prime sur le Code électoral. «Il y aura dérogation sur la loi électorale», ajoute le spécialiste.

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

01 - Janvier - 2025

Bassirou Diomaye Faye : premiers pas, premières incertitudes (par Ibrahima Thiam)

Le 31 décembre, le président Bassirou Diomaye Faye a prononcé son premier discours à la nation. Un moment marquant, mais aussi un exercice où, comme souvent lors...


31 - Décembre - 2024

101e anniversaire de la naissance de Cheikh Anta Diop : le RND appelle à l’unité autour de son héritage

Le grand penseur et « Pharaon du savoir » Cheikh Anta Diop aurait eu 101 ans le 29 décembre 2024. Interrogé sur l’héritage politique de ce grand penseur, le...

31 - Décembre - 2024

Les précisions de l'AFP à propos de la résidence du président de l'Assemblée nationale vendue par le régime de Macky Sall

« L’affaire de la villa a occupé une place centrale lors des dossiers de passation des pouvoirs entre le président Moustapha Niasse et son successeur Amadou Mame Diop. La...

31 - Décembre - 2024

LES DIASPORAS POURRAIENT OBTENIR MIEUX CAR ELLES SAVENT FAIRE (PAR MAMADOU DEME)

Monsieur le Premier ministre OUSMANE SONKO, en accord avec Monsieur le Président de la république, a lu devant la représentation nationale , son discours de politique...