"MACKY SALL A ABDIQUE FACE A LA PRESSION POPULAIRE", SELON OUSMANE SONKO

06 - Juillet - 2023

Ousmane Sonko a accordé un entretien exclusif à France 24, depuis son domicile, à Dakar. Il estime qu'en renonçant à briguer un troisième mandat, Macky Sall n'a fait qu'"abdiquer face à la pression populaire" et internationale. Il assure être "totalement éligible", et se dit convaincu de pouvoir être élu président du Sénégal en 2024, "dès le premier tour".

Ousmane Sonko a accordé un entretien exclusif à France 24, depuis son domicile à Dakar, où il est assigné depuis sa condamnation début juin à deux ans de prison pour "corruption de la jeunesse".

"Je ne suis pas assigné à résidence", mais arbitrairement détenu, estime Ousmane Sonko, pour qui aucune décision de justice ou administrative ne l'oblige à rester chez lui.

Dans son discours à la Nation lundi 3 juillet, le président Macky Sall a mis fin à un long suspense en renonçant à se représenter pour un nouveau mandat. Pour Ousmane Sonko, Macky Sall n'a pas pris cette décision parce qu’il est un démocrate, mais du fait de la pression de son peuple, et de la pression internationale.

"Un président sortant s’est vu féliciter par une partie du monde simplement pour avoir respecté la Constitution de son pays", souligne Ousmane Sonko, regrettant une '"infantilisation de l'Afrique".

"Dictature"
Ousmane Sonko compare les années Macky Sall à une "dictature". Comment appeler un pays où le président "recrute des milices privées et leur permet d’ouvrir le feu sur des manifestants non armés ?", interroge I'opposant.

Après la condamnation d'Ousmane Sonko, le Sénégal a traversé en juin un déchaînement de violence ayant fait plusieurs morts.

"Jusqu’à présent, les Sénégalais ne s’étaient pas soulevés contre le troisième mandat de Macky Sall, mais contre la persécution d’un opposant qui s’appelle Ousmane Sonko", affirme le président du parti Pastef.

L'annonce par Macky Sall de sa non-candidature a d'ailleurs laissé les Sénégalais "presque indifférents", ajoute-t-il.

Ousmane Sonko apparaît plus que jamais menacé par sa condamnation dans une affaire de mœurs. "Je suis encore totalement éligible", affirme-t-il toutefois.

"Prêt à pardonner"
L'opposant assure à France 24 que Macky Sall "a dit à certains qu'il empêchera vaille que vaille sa candidature". La violence dont il est la victime "ne s'est jamais exercée avant", ajoute-t-il.

Même s’il affirme n’avoir aucun contact officiel ou officieux avec le président, il affirme "être prêt à pardonner", et même à "oublier". Il souhaite à Macky Sall de "terminer ce mandat en beauté" et de "partir dans la sérénité".

La majorité des 17 millions de Sénégalais veut sa candidature, estime-t-il. Et "si on va aux élections, je serai déclaré vainqueur au premier tour", conclut le président du Pastef.

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

01 - Janvier - 2025

GOUVERNANCE : BASSIROU DIOMAYE FAYE ANNONCE QUATRE REFORMES, DONT LE VOTE DE LA LOI SUR L’ACCES A L’INFORMATION

Quatre lois seront examinées par les députés en 2025 en vue de la protection des lanceurs d’alerte, de la réforme de l’organe de lutte contre la corruption,...

01 - Janvier - 2025

L’INTEGRALITE DU DISCOURS A LA NATION DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, BASSIROU DIOMAYE FAYE, A LA VEILLE DU NOUVEL AN

Sénégalaises Sénégalais Hôtes étrangers qui vivez parmi nous, en cette terre africaine du Sénégal Ce dernier soir de l’année...

01 - Janvier - 2025

MEA CULPA SUR LA DISSOLUTION, POSSIBLES REFERENDUMS... CE QU'IL FAUT RETENIR DES VŒUX D'EMMANUEL MACRON POUR 2025

Emmanuel Macron s'est prêté pour la huitième fois à l'exercice des vœux présidentiels de la nouvelle année, mardi 31 décembre, dans l'espoir...

01 - Janvier - 2025

Bassirou Diomaye Faye : premiers pas, premières incertitudes (par Ibrahima Thiam)

Le 31 décembre, le président Bassirou Diomaye Faye a prononcé son premier discours à la nation. Un moment marquant, mais aussi un exercice où, comme souvent lors...