MACKY SALL RENONCE A SA REELECTION : UNE ANNONCE NECESSAIRE MAIS PAS SUFFISANTE POUR LA PAIX SOCIALE !

04 - Juillet - 2023

Dans une démocratie normale, où les institutions fonctionnent, l’annonce du président de la République (il n’est pas candidat à la présidentielle de 2024) entre dans l’ordre normal de la vie démocratique. Puisque Macky Sall n’a pas le droit de briguer un autre mandat, comme il est indiqué de façon claire et nette dans la Constitution. Alors pourquoi tant d’éloges dithyrambiques. Pour mieux comprendre la portée symbolique et historique de la décision du président de la République, il faut la situer dans le contexte des démocraties africaines. En Afrique, par une certaine ingénierie politique et juridique, nos chefs d’Etat trouvent toujours les moyens de faire un coup d’état constitutionnel pour conserver le pouvoir. Même s’il faut tuer les populations par dizaines, par centaines voire, malheureusement, par milliers. Le mérite de Macky Sall, dans sa prise de décision, est d’avoir froidement analysé la situation, d’avoir résisté à la « tradition » en Afrique, mais surtout d’avoir mis les intérêts de la patrie au-dessus de ceux de son parti.
Cela dit, Macky Sall aurait pu aller au bout de sa logique, celle de nous laisser « un Sénégal de paix ». Cela passe naturellement par l’organisation d’une élection présidentielle inclusive. Malheureusement, il persiste dans sa volonté évidente de vouloir éliminer Ousmane Sonko de la course. « D’ici la transmission du pouvoir au futur président de la république, in shallah, le 2 avril 2024, j’assumerai avec responsabilité et fermeté toutes les charges qui incombent à ma fonction. En vertu du mandat que vous m’avez confié et en étroite cohérence avec mon serment constitutionnel, je continuerai de consacrer toutes mes forces à défendre, sans failles, les institutions constitutionnelles de la république, le respect des décisions de justice, l’intégrité du territoire, la protection des personnes et des biens. Je resterai à vos côtés, à votre écoute et au service de la république et de la nation », a dit le président de la République, dans son discours à la nation, lundi 3 juillet.
Même s’il ne le cite pas nommément, l’allusion à Ousmane Sonko est plus que transparente. Macky Sall doit prendre conscience que si l’annonce de sa non-participation à l’élection présidentielle de 2024 est nécessaire pour la paix sociale, elle n’est pas, pour autant, suffisante pour faire revenir la quiétude dans notre pays. En effet, vouloir organiser une compétition électorale en écartant Ousmane Sonko, injustement condamné, c’est semer les graines d’une instabilité aux conséquences imprévisibles. Le dire, ce n’est pas prendre fait et cause pour le leader de Pastef. C’est une lecture factuelle de la situation. Aujourd’hui, il est incontestablement l’homme politique le plus populaire au Sénégal. Ses chances de remporter la prochaine présidentielle sont réelles. Bien évidemment, il reste un justiciable comme tous les autres. Le hic est que sa condamnation repose sur une flagrante injustice que ses nombreux partisans n’accepteront pas. Dans ce contexte, organiser une présidentielle sans le candidat de Pastef, c’est créer les conditions d’une crise politique avec son lot de pertes en vies humaines et de dégâts matériels.
Puisqu’il n’est jamais trop tard pour bien faire, espérons que le président de la République, après la sage décision qu’il a prise, pensera à mettre fin à la séquestration d’Ousmane Sonko, mais aussi à arrêter l’instrumentalisation de la justice pour l’empêcher de candidater. Le Sénégal ne s’en portera que mieux !
Cheikh Sidou SYLLA

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

05 - Décembre - 2024

France: Michel Barnier a remis sa démission à Macron

Le Premier ministre a été reçu à l'Elysée pour présenter sa démission à Emmanuel Macron, après le vote d'une motion de censure de son...

05 - Décembre - 2024

CRISE POLITIQUE EN FRANCE: UN DÉPUTÉ MILITE POUR UNE DÉMISSION COLLECTIVE

"L'auto-dissolution, ou la démission collective des 577 députés (...) est une option de déblocage que personne ne mentionne", note sur X le député...

05 - Décembre - 2024

Diplomatie : Bassirou Diomaye Faye attendu aux Emirats et au Qatar

Le chef de l’État, Bassirou Diomaye Faye, a quitté Dakar, mercredi, pour une tournée devant le mener aux Émirats arabes unis et au Qatar, a annoncé la...

05 - Décembre - 2024

"IL NE FAUT PAS NOMMER DE PREMIER MINISTRE CE SOIR", CONSEIL DE MARINE TONDELIER A MACRON

"Je demande au président le respect des Françaises et des Français, les respect des électeurs. (...) On vit une crise politique et démocratique majeures. Je...

05 - Décembre - 2024

Assemblée nationale : Les députés convoqués pour une plénière vendredi

Les députés de la quinzième législature vont encore retourner à l’hémicycle. En effet, ils sont convoqués vendredi afin de parachever la mise...