Marie Rose Khady Faye aux patrons de presse : « Ne comptez pas sur l’État... »
Lors d’une prise de contact avec les responsables des médias, la porte-parole du gouvernement, Marie Rose Khady Faye, s’est exprimée sans langue de bois. Elle a invité les acteurs du secteur à faire preuve de plus de responsabilité, d’innovation et d’autonomie dans la gestion de leurs entreprises de presse. « Quand vous avez investi votre argent dans des entreprises de presse, l’État n’était pas au courant. Vous, particulièrement Maimouna Ndour Faye, n’avez pas demandé l’avis de l’État pour créer 7TV, et il en est de même pour vos pairs », a-t-elle déclaré, rappelant que la création d’un média relève d’un choix personnel et entrepreneurial.
Pour Marie Rose Khady Faye, il incombe aux dirigeants de presse de veiller à la pérennité de leurs entreprises. « Une entreprise de presse doit se battre pour survivre, de la même manière que les autres le font », a-t-elle insisté. Elle a comparé cette situation à celle de l’économie sénégalaise : « La dette du Sénégal représente aujourd’hui 119 % du PIB, mais nous continuons à la payer, coûte que coûte. C’est difficile, mais nous assumons nos engagements. »
La porte-parole a appelé la presse à prendre ses responsabilités et à ne pas tout attendre de l’État. Elle s’est interrogée sur l’efficacité du fonds d’appui à la presse, se demandant s’il pouvait réellement résoudre les problèmes structurels du secteur.
Selon elle, le véritable enjeu est de pérenniser les entreprises de presse, un défi qui repose d’abord sur la compétence et la vision de leurs managers.Marie Rose Khady Faye a également proposé la réalisation d’une cartographie des entreprises de presse, « faite par de vrais professionnels », pour mieux comprendre les réalités du secteur. « Vous avez sous votre responsabilité des chefs de famille et un rôle déterminant : transmettre l’information », a-t-elle souligné.
Elle a plaidé pour un accompagnement responsable de l’État, tout en rejetant toute logique d’assistanat. « Ne comptez pas sur l’État pour vous donner de l’argent gratuitement. Un pays sans presse ne peut progresser, mais il faut une presse responsable, libre et engagée. C’est un combat, et toutes les possibilités existent ; s’il le faut, nous discuterons chaque semaine », a-t-elle conclu.