Mbour : violente mutinerie à la maison d'arrêt, trois détenus grièvement blessés
Un violent affrontement a éclaté samedi dernier, entre détenus et gardes pénitentiaires à la Maison d'arrêt et de correction (MAC) de Mbour (sur la petite côte), plongeant l'établissement dans un climat de tension extrême. Trois (03) prisonniers ont été grièvement blessés lors de cette échauffourée d'une rare brutalité.
Le conflit trouve son origine dans une opération de routine qui a mal tourné. Selon les témoignages des détenus recueillis par L'Observateur, les gardes, soupçonnant la présence de stupéfiants et de téléphones portables, ont fait irruption dans la chambre 9 au moment où les pensionnaires prenaient leur repas du soir. Le refus catégorique des détenus de se soumettre à la fouille de leurs effets personnels a provoqué une altercation qui a rapidement dégénéré en affrontement généralisé.
En sous-nombre, les gardes ont appelé des renforts. La situation a alors basculé dans une extrême violence. Les détenus décrivent une scène de chaos : téléviseurs brisés, repas renversés, matelas et habits déchirés. L'aspect le plus grave de cet incident réside dans les blessures subies par trois détenus dont Mbothie, touché à la tête, Idy Gueye, blessé au genou, Nar, atteint aux pieds et interné à l'infirmerie de la prison en raison de la gravité de ses blessures.
En signe de protestation contre cette brutalité présumée, les détenus des chambres 1 à 9 ont immédiatement entamé une grève de la faim. Ils ont exigé de n'être entendus que par le préfet de Mbour et le juge d'application des peines, estimant que l'administration pénitentiaire ne pouvait plus être un interlocuteur légitime.
Une délégation conduite par le directeur général de l'administration pénitentiaire s'est rendue sur place dimanche pour tenter d'apaiser les esprits, mais les détenus ont dans un premier temps refusé tout dialogue. Ce n'est que lundi, après de nouvelles discussions, qu'ils ont accepté de suspendre leur mouvement de grève.
Interrogée par L'Observateur pour apporter sa version des faits, la Cellule de communication de l'administration pénitentiaire, par la voix de Rose Sarr, a déclaré "ne pas être au courant d'un tel incident", avant d'ajouter "ne pas pouvoir se prononcer sur le sujet".