Menace terroriste : le Sénégal déploie ses forces spéciales à la frontière malienne
Face à la recrudescence des attaques armées dans l’ouest du Mali, notamment celles du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim), affilié à al-Qaïda, le Sénégal renforce son dispositif sécuritaire à la frontière orientale. Trois nouvelles unités de gendarmerie sont désormais opérationnelles depuis le week-end dernier, une réponse jugée « essentielle » par les autorités militaires sénégalaises.
Les cérémonies d’inauguration ont été présidées par le ministre des Forces armées, le général de division (2s) Biram Diop, en présence du Haut commandant de la Gendarmerie nationale et directeur de la Justice militaire, le général de division Martin Faye, les 31 juillet et 1er août 2025. Elles ont concerné plusieurs infrastructures sécuritaires clés : la brigade de recherches de Tambacounda, le Groupe d’action rapide de surveillance et d’intervention (GARSI) de Saraya, et la Légion de gendarmerie de Kédougou. Ce dispositif inclut également une compagnie de gendarmerie à Saraya avec son infirmerie et ses brigades routière et de recherches, ainsi qu’une brigade territoriale mère à Kédougou et une brigade routière à Mako.
« La création de ces unités vient concrétiser la volonté des hautes autorités à garantir la protection des populations et des biens ainsi que la sûreté du territoire », a souligné l’état-major dans un communiqué, en référence notamment à la zone stratégique de Kidira, principal point d’entrée vers le Mali.
Début juillet, le Jnim a mené sept attaques simultanées dans l’ouest du Mali, visant notamment la localité de Dibali, située à proximité immédiate de la frontière sénégalaise. Ces actions ont ravivé l’inquiétude des autorités sénégalaises, déjà sensibilisées à la question sécuritaire depuis plusieurs années.
En complément, le gouvernement sénégalais a interdit, le 24 juillet, pour une durée d’un mois, la circulation nocturne des motos dans tout le département de Bakel. Ce moyen de transport est fréquemment utilisé par les groupes armés dans leurs déplacements.
Le communiqué de l’état-major insiste par ailleurs sur « la nécessité d’instaurer un climat de confiance avec les populations pour une meilleure collaboration » dans cette lutte contre la criminalité transfrontalière, les trafics illicites et les menaces terroristes.