Mort suspecte de François Mancabou en prison en 2022 : L'enquête judiciaire s'emballe

22 - Août - 2025

L’enquête sur la mort de François Mancabou, survenue en 2022 lors de sa garde à vue à la Police centrale de Dakar, franchit une étape décisive. À partir de ce vendredi et jusqu’à demain samedi, une dizaine de policiers et de civils seront entendus par le juge du 2e cabinet d’instruction près le Tribunal de grande instance de Dakar, rapporte L’Observateur.

L’instruction judiciaire s’emballe désormais comme une locomotive lancée à pleine vitesse. Toujours selon L’Observateur, une dizaine de personnes — policiers et civils confondus — vont défiler tour à tour devant le juge du 2e cabinet pour livrer leurs versions des faits. Tous ont été convoqués dans le cadre de l’enquête sur les circonstances entourant la mort de François Mancabou. Ce dernier avait été interpellé en juin 2022, au plus fort des manifestations consécutives à l’arrestation d’Ousmane Sonko, devenu depuis Premier ministre. Dans le rapport de police, Mancabou était présenté comme membre présumé des « forces spéciales », un groupe soupçonné d’être à l’origine de la fabrication de cocktails Molotov, d’attaques ciblant les forces de l’ordre et de destructions de biens publics et privés.

Mais sa mort en garde à vue a soulevé un épais nuage de suspicions. La thèse de la torture, brandie par la famille, a rapidement fait irruption dans le débat public. Une accusation que la police a rejetée en bloc, en s’appuyant sur l’enquête de la Division des investigations criminelles (DIC). Selon des sources citées par L’Observateur, une vidéo versée au dossier montre François Mancabou se projetant violemment la tête contre les grilles métalliques du violon. Un rapport d’autopsie du médecin légiste, ainsi qu’une autre vidéo montrant son évacuation vers l’hôpital Principal quelques minutes après l’incident, viennent compléter ce faisceau d’éléments.

D’après les conclusions provisoires, c’est à la suite de ces blessures qu’il aurait succombé. Mais la question demeure : cette version résistera-t-elle à l’examen approfondi du juge d’instruction ? Toujours selon L’Observateur, le 2e cabinet a choisi d’ouvrir le dossier à grande vitesse, convoquant d’abord un premier groupe de policiers de la centrale, puis un second dès samedi. L’objectif : que toutes les personnes présentes le jour du drame livrent leur part de vérité. Des civils, qui se trouvaient par hasard sur les lieux pour des affaires privées, déjà entendus par la DIC, seront également convoqués par le magistrat instructeur.

En somme, l’instruction judiciaire progresse comme une véritable course contre la montre, scrutant chaque piste et chaque témoignage pour lever le voile sur l’énigme de la mort de François Mancabou. Les procès-verbaux de la DIC constituent la base de ce dossier sensible, mais, comme le souligne L’Observateur, c’est bien devant le juge que la vérité devra désormais se construire.

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

06 - Août - 2025

Elle s’en prend aux guides religieux sur TikTok : le parquet requiert deux ans ferme Mercredi 6 Août 2025

Un TikTok de trop. N. N. Dione, étudiante de 28 ans à l’Université Gaston Berger, s’est retrouvée devant le tribunal de Pikine-Guédiawaye...

06 - Août - 2025

Fraude à grande échelle sur l’électricité : le patron de « Fotall Services Sarl » écroué

Selon les révélations du journal Libération, Mamadou SARR, propriétaire de la société « Fotall Services Sarl » spécialisée dans...

05 - Août - 2025

Rebondissement dans l’affaire du meurtre d’Omar Lamine Badji : sa famille réclame l’arrestation de l'abbé Alain A. Diédhiou, rentré de France

Lâchement assassiné le 30 décembre 2006, à la veille de la fête de l’Aïd-el-Kebir, El Hadj Omar Lamine Badji, ancien président du Conseil...

05 - Août - 2025

Devant le Doyen des juges, El Hadji Babacar Dioum nie être « Kocc Barma »

La confrontation tant attendue a eu lieu hier, lundi. El Hadji Babacar Dioum, connu sous le nom de "Kocc Barma", a été soumis à un feu roulant de questions devant le doyen des...

05 - Août - 2025

Parcelles Assainies : O. Sow abusait de sa fille et de sa propre soeur

Dans l’intimité toxique d’une chambre familiale des Parcelles Assainies, un cauchemar a duré huit ans. O. Sow, 47 ans, agent de sécurité, a...