POUR UN PARTI POLITIQUE QUI A VOCATION A GOUVERNER, LA VIOLENCE NE MENE A RIEN ; LE SEUL CHEMIN VALABLE EST CELUI DU DIALOGUE POLITIQUE (PAR ALIOUNE NDAO FALL)
«Le Sénégal ne sort pas d’une guerre civile, il n’est pas en crise. On a fait des élections, une majorité au pouvoir gouverne, l’opposition doit s’opposer» avait indiqué l’analyste politique, Yoro Dia, concernant la rencontre du 28 mai 2016.
En effet, on peut se demander à nouveau pourquoi cet appelle au dialogue de Monsieur le Président de la République le jour de la Tabaski. Mais on ne doit pas oublier que le dialogue politique fait incontestablement partie de la bonne gouvernance, qui régit non seulement les relations intra étatiques mais également celles entre l’Etat et l’opposition. Les domaines concernés par le dialogue politique sont nombreux et variés. En effet, outre le cadre politique traditionnel composé de la démocratie, de l'État de droit et des droits de l'homme ainsi que le nouvel impératif de bonne gestion des affaires publiques, le dialogue concerne également, les domaines les plus sensibles pour l’État : (Education, Santé, Emploi des Jeunes) etc... Aussi le sens élevé de partage des responsabilités dans l’exercice du pouvoir de SEM Macky SALL, président de la république, sa constante diligence pour la paix et le progrès, son respect des principes démocratiques, l’amène à ce genre d’appel alors qu’aucune situation politique ne l’y oblige. D’ailleurs, Monsieur le Ministre Conseiller, El Hadj Kassé, le souligne aisément : « Cette démarche est une conviction et une constance chez le président de la république qui, depuis son accession à la magistrature suprême, a beaucoup de respect pour ses partenaires et n’a de cesse d’appeler au dialogue à tous et dans le partage des responsabilités à tous les niveaux dans l’exercice du pouvoir». Pour les parties concernées, il convient donc de considérer l’intérêt national d’une telle rencontre. Car pour l’opposition, c’est là une plate forme de plaidoyer en sa faveur, une source précieuse d’informations et de solutions pour les autorités gouvernementales. Il serait donc extrêmement grave que sur la base de préalables, l’opposition saborde une telle rencontre dans le seul but de préserver ses propres intérêts au détriment au grand dame des populations. Quand le président de la république, SEM Macky SALL appelle au dialogue politique tout en sachant que le Sénégal n’est nullement en crise, il est évident que l’Etat cherche à responsabiliser son opposition pour lui donner d’avantage la place qu’elle mérite. Et ainsi, cerner avec l’opposition les domaines où il est dans le meilleur de tous d’apporter des améliorations et des réformes politiques. Quand le Président de la république sent qu’il y a rupture de confiance avec son opposition, c’est tout à son honneur que de chercher à rétablir cette confiance momentanément perdue. Son appelle au dialogue le jour de la Tabaski, adressé à la classe politique alors même qu’il vient de remporter les législatives, est sans nul doute plus que sincère. C’est dans cette même démarche que s’inscrit le Ministre de l’Intérieur, qui dès sa prise de fonction n’hésitera pas à signifier à la classe politique de l’opposition, qu’il souhaite que « la page des suspicions et des malentendus » soit tournée une fois pour toute. Faut-il rappeler à tous que le but de ce dialogue politique est de trouver aux problèmes courants des solutions mutuellement bénéfiques. Les problèmes courants ne se résument pas aux seules questions politiques présentées par l’opposition. L’opposition doit savoir aussi, que ce n’est pas là une plate forme pour valider toutes ses doléances ou propositions, tout comme le pouvoir aussi. Dès lors pourquoi l’opposition saborderait cette rencontre dont elle a grandement besoin. Il est irresponsable pour l’opposition qu’à chaque fois que le pouvoir ouvre un espace de dialogue, elle trouve un malin plaisir à torpiller ce mécanisme démocratique, utile pour le peuple et la bonne gouvernance. Ces partis politiques en question ne peuvent oublier si tôt qu’ils ont quand même reçu mandat des électeurs le 30 juillet 2017 pour parler, discuter, dialoguer en leur nom, mais pas pour bloquer notre système démocratique, certes qui demande amélioration mais tout de même enviable. Le propre d’un dialogue est d’être raisonnable avant tout, en acceptant le débat démocratique qui conduit à une discussion franche sur des points d’intérêt commun ou national si j’ose dire. Les points à débattre pour les partis politiques ne doivent pas rester juste des questions existentielles de l’opposition. Au contraire les partis de l’opposition doivent nécessairement assumer et assurer leurs responsabilités et leurs engagements par rapport aux populations qui les soutiennent.
Alioune Ndao FALL
Secrétaire National chargé de la Diaspora