Présidentielle 2017: Rama Yade veut représenter « la France périphérique »

30 - Décembre - 2016

La candidate à l’élection présidentielle publie un nouvel essai avec l’ambition de contrecarrer le basculement dans une « identité malheureuse ».

Dans À l’instant de basculer (Les Éditions du Net), Rama Yade affiche sa volonté d’incarner à la prochaine élection présidentielle « la France périphérique, celle des oubliés et des innovateurs ». Contenant de jolies formules, l’ouvrage est bâti autour de huit dates, « murs porteurs de la maison France » dont elle confronte les principes à la réalité d’aujourd’hui.

La candidate avait déjà publié son projet, avec « dix mesures chocs » comme « mettre en place une TVA sociale et environnementale », « instaurer zéro charge pour la première embauche » ou – aux antipodes François Fillon – « relever le taux de remboursement des soins de 70 à 90 % et supprimer les mutuelles ». Dans cet essai, il s’agit maintenant de présenter sa vision de l’avenir.

« L’absence de projet collectif puissant a soumis notre pays à une fracture interne béante entre la France des vainqueurs, la France des oubliés et la France sécessionniste », s’inquiète Rama Yade en évoquant une « crise existentielle » : « les anciens veulent l’assurance que la France continuera après eux, les plus jeunes que l’avenir se construira avec eux ».
« Procéder, à nouveau, à l’abolition des privilèges »

La candidate va jusqu’à parler du « devoir de procéder, à nouveau, à l’abolition des privilèges pour rétablir une société d’égalité de droits », avec « les mêmes chances pour chacun sur la ligne de départ ». Très critique sur les « pédagogues », elle dénonce une école « qui aurait dû être le lieu d’émancipation des plus jeunes » mais qui « a été leur tombeau social, le lieu des reproductions sociales les plus cruelles ».

Rama Yade s’alarme aussi, face à la menace terroriste, de la tentation de « négliger le principe même de la liberté pour enfermer leur propre pays dans une sécurité concentrationnaire illusoire ».

Craignant en outre le basculement « dans une identité malheureuse » (En référence à la formule d’Alain Finkielkraut) elle y oppose « le devoir de redonner à nos concitoyens une raison de former une nation ».
Une collecte des 500 parrainages pas évidente

Estimant par ailleurs que « toutes les lois d’inspiration laïque ont été bafouées » et que « la laïcité a été dénaturée par l’État lui-même, soucieux d’acheter la paix sociale », la candidate dénonce le port du voile musulman dans les amphithéâtres universitaires et lors des sorties scolaires, ainsi que la pratique des baux emphytéotiques pour la construction de lieux de culte.

Rama Yade dénonce en revanche le déficit d’aumôneries musulmanes dans les prisons et ceux qui veulent « forcer » les élèves de confession musulmane ou juive à manger du porc à la cantine.

Afin de pouvoir défendre devant les Français son projet et sa vision, l’ancienne ministre de François Fillon (2007-2010) devra néanmoins récolter les 500 parrainages nécessaires. Pas évident pour celle qui a été exclue fin 2015 du Parti radical (composante de l’UDI), et qui est soutenue par « La France qui ose », une « coopérative politique » de petites formations allant du centre gauche au centre droit (Rassemblement Éco Citoyen, Alliance écologiste indépendante, Parti libéral démocrate etc.).

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