Rebondissement dans l’affaire du meurtre d’Omar Lamine Badji : sa famille réclame l’arrestation de l'abbé Alain A. Diédhiou, rentré de France

05 - Août - 2025

Lâchement assassiné le 30 décembre 2006, à la veille de la fête de l’Aïd-el-Kebir, El Hadj Omar Lamine Badji, ancien président du Conseil régional de Ziguinchor et figure politique du Pds bien connue en Casamance, reste au cœur d’un drame non élucidé. Près de vingt ans après les faits, sa famille relance l’affaire et interpelle les autorités judiciaires.

Hier, dimanche 3 août 2025, la famille Badji a élevé à nouveau la voix pour exiger toute la lumière sur les circonstances de cette mort brutale. Informée du retour au Sénégal de M. Alain Alassana Diédhiou nommément cité dans l’enquête initiale elle demande au Procureur de la République de procéder immédiatement à son arrestation.

« Jugé par contumace en raison de son absence du territoire national, le sieur Alain Alassana Diédhiou avait été cité par les premiers présumés assassins de mon frère, feu Omar Lamine Badji », a déclaré Seydou Badji, porte-parole de la famille. « À l’époque, il avait fui le pays grâce à des complicités dans l’ombre, embarquant pour la France où il s’était installé à Avignon, en 2008. »

Toujours selon M. Badji, la famille dispose aujourd’hui d’informations fiables sur le retour d’Alain .A. Diédhiou au Sénégal. « Nous avons informé par écrit les autorités judiciaires de sa présence dans la région Sud. Un ami membre du Forum Civil de Bignona a été mandaté pour déposer une requête auprès du secrétariat du Procureur de la République », a-t-il précisé.

Malgré de multiples démarches entreprises à Dakar, Bignona et Ziguinchor, la famille déplore l’inertie judiciaire. « Nous avons localisé M. Diédhiou au village de Balandine. Il circule librement, et il a même été interné un temps à l’hôpital de la Paix de Ziguinchor », s’insurge Seydou Badji.

Face à cette situation, la famille s’interroge : « Alain . A. Diédhiou, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt international, bénéficie-t-il d’une protection de la part de ceux qui, à l’époque, ont tenté d’enterrer le dossier ? »

Appelé affectueusement « Kabila » par les populations du Fogny, El Hadj Omar Lamine Badji a été tué à son domicile de Sindian par un groupe d’hommes armés, vers 21h30, le 30 décembre 2006. Les assaillants l’ont abattu froidement avant d’incendier son véhicule de service.

Aujourd’hui, sa famille demande « solennellement et respectueusement au Procureur de la République de faire arrêter et juger Alain .A. Diédhiou afin que justice soit enfin rendue ». « C’est notre cri du cœur. Nous ne pouvons faire notre deuil tant que toute la vérité n’aura pas été dite », conclut Seydou Badji, qui juge le traitement du dossier « mi-figue, mi-raisin ».

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