« RENOUVEAU, OU ALLONS-NOUS ? » : UN GROS CAILLOU DANS LA CHAUSSURE DE AMADOU TALLA DAFF

Derrière l’initiative solitaire prise par Demba Sow de lancer son mouvement dénommé « Renouveau, où allons-nous ? », il y a très certainement l’approbation du président Macky Sall. Car avant de se jeter à l’eau, l’ancien coordinateur de la DSE APR France a été reçu par le président de la République, à Dakar. Cette audience, naturellement a surpris beaucoup de barons du parti présidentiel en France lesquels ont indexé Demba Sow comme le principal germe de la défaite de BBY en France, lors des législatives du 31 juillet dernier. Mais puisque Macky Sall veut être candidat à la présidentielle de 2024, et puisqu’il veut ratisser large pour se donner toutes les chances, alors il s’est visiblement fait violence pour fumer le calumet de la paix avec Demba Sow. Nous reviendrons prochainement sur les détails de cette rencontre, notamment l’effort financier du patron de l’APR pour acheter la paix avec l’ancien député.
En attendant, on peut se demander si le fait d’autoriser Demba Sow, qui fait tout de même partie des ténors du parti présidentiel en France, de lancer un mouvement qui pourrait être perçu comme une DSE bis, est une décision salutaire. Certes l’ancien député pourra encore dire que son initiative est stratégique, qu’elle a vocation à « retenir les militants frustrés ». Mais dans les faits, « Renouveau, où allons-nous ? » est un gros caillou dans la chaussure du coordinateur de la DSE. C’est un secret pour personne, certains adhérents du mouvement ont juré de ne plus considérer Amadou Talla Daff comme le patron du parti présidentiel en France. Selon nos informations, d’autres ont juré que s’il était invité à la cérémonie de lancement du mouvement, samedi 4 mars, à Asnières-sur-Seine, ils boycotteraient la manifestation. Inutile d’ajouter aussi que Amadou Talla Daff et Demba Sow ne sont pas les meilleurs camarades de parti. Dans ce contexte, comment peut-on considérer que le mouvement lancé par Demba Sow puisse, à terme, travailler main dans la main avec l’équipe de Amadou Talla Daff ? Demain, ne soyez pas surpris qu’un autre responsable, qui ne partagerait pas la démarche du coordinateur, lance, lui aussi, son mouvement. Ce sera à coup sûr la boîte de Pandore !
Aveuglé par sa volonté de participer à la présidentielle de 2024, Macky Sall pose parfois des actes qui pourraient retourner contre lui. En France, l’APR a perdu du terrain, son assiette électorale se réduit comme peau de chagrin, dans ces conditions, l’unité des ténors du parti doit être le fondement dans toute démarche de reconquête du terrain perdu. Malheureusement !
Cheikh Sidou SYLLA