SENEGAL : BASSIROU DIOMAYE FAYE PORTE UN GRAND ESPOIR DE CHANGEMENT

26 - Mars - 2024

Il y a dix jours, il était encore plongé dans les geôles du pénitencier du Cap Manuel. Emprisonné pour avoir critiqué le système judiciaire de son pays, le voici libre et élu, dès le premier tour dimanche 24 mars, à la tête d'une démocratie de 18 millions d'habitants.

Sa victoire à peine reconnue lundi 25 mars par son principal adversaire, Bassirou Diomaye Faye a tenu à rassurer. "Je voudrais dire à la communauté internationale (...) que le Sénégal tiendra toujours son rang, dit-il. Il restera le pays ami et l'allié sûr et fiable de tout partenaire qui s'engagera dans une coopération vertueuse, respectueuse et mutuellement productive".

Favoriser le patriotisme économique et renégocier les contrats avec l'étranger
Bassirou Diomaye Faye vante le mérite des partenariats gagnant-gagnant. Adepte du patriotisme économique, souverainiste revendiqué il s'est engagé à renégocier les contrats d'exploitation des mines et les accords de pêche conclus avec des compagnies étrangères. Il n'a par ailleurs pas exclu de renforcer la coopération avec la Russie alors que le Sénégal s’apprête à exploiter du pétrole et du gaz dès cette année.

Ses alliés, dont la France, vont donc scruter de près ses toutes premières mesures. Ça n'a pas empêché Paris et Washington de se précipiter pour le féliciter. Le département d'État américain salue "un succès de la démocratie". Emmanuel Macron "se réjouit de travailler avec lui". C'est peu de dire que la France, premier partenaire économique du Sénégal, souhaite préserver des relations stables avec son ancienne colonie, dans une région où sa présence est jugée de plus en plus indésirable, notamment par les juntes ayant pris le pouvoir au Mali, au Burkina Faso et au Niger.

Lutter contre la corruption et l'hyper-présidentialisme de son prédécesseur
Sur le plan intérieur, il veut limiter les pouvoirs du président, pour mettre un terme à l'hyper-présidentialisme de son prédécesseur Macky Sall, qui selon lui a conduit à une "mainmise de l'exécutif sur les pouvoirs législatif et judiciaire", lutter contre la corruption, sortir du franc CFA hérité de la colonisation, alléger le coût de la vie et mieux répartir les richesses. Après trois ans de crises et de tensions sociales, la population, et notamment les jeunes qui ont majoritairement voté pour lui ont soif de changement. Il ne devra pas les décevoir.

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

15 - Avril - 2025

Présidentielle 2027 : Marine Le Pen prévoit de passer la main à Jordan Bardella si…

Marine Le Pen prévoit de passer la main à Jordan Bardella dès le mois de septembre 2026 pour la présidentielle si sa peine d'inéligibilité est...

14 - Avril - 2025

Dialogue national : Trois thèmes proposés par Diomaye dont un avant-projet de réformes politiques, l'opposition saisie pour faire ses observations

Le ministre de l’Intérieur a officiellement transmis, dans une lettre datée du 7 avril, le projet de termes de référence du dialogue national aux partis...

14 - Avril - 2025

Ousmane Sonko à l'Assemblée nationale ce lundi : Une grande partie des députés de l'opposition a opté pour le boycott

Ousmane Sonko se rendra ce lundi 14 avril à l'Assemblée nationale pour répondre aux questions d'actualité. Cependant, cette séance sera marquée par...

14 - Avril - 2025

Élection présidentielle : Brice Oligui Nguema élu président du Gabon avec 90,35 % des voix

Chef de la transition militaire qui dirige le Gabon depuis le renversement d’Ali Bongo, le 30 août 2023, le général Brice Clotaire Oligui Nguema a été...

14 - Avril - 2025

Ousmane Sonko: «L’indépendance de la justice ne signifie pas une République des juges»

Le Premier ministre Ousmane Sonko a défendu, ce lundi devant l’Assemblée nationale, une vision renouvelée de l’institution judiciaire, qu’il considère...