SENEGAL – FMI : DU THEATRE AUX CHIFFRES (PAR IBRAHIMA THIAM)

29 - Août - 2025

La mission du FMI vient de quitter Dakar, les bras chargés de tableaux Excel et de promesses de réformes. Une visite sérieuse, ponctuée d’échanges techniques sur la dette, la transparence budgétaire et l’avenir du pays. Tout cela avec un grand absent : notre Premier ministre, qui n’a pas jugé utile de rencontrer les envoyés du Fonds.

Un détail ? Pas vraiment. Car demain, quand il faudra annoncer la fin des subventions à l’énergie, il pourra toujours se dédouaner : « Moi, je n’étais pas d’accord ! » Une pirouette bien commode, surtout quand on se rappelle que c’est lui qui, quelques mois plus tôt, avait choisi un grand théâtre pour proclamer haut et fort que « les chiffres étaient faux ». Aujourd’hui, les mêmes chiffres, confirmés par l’audit international, explosent à la figure : une dette révisée de 74,4 % à 118,8 % du PIB. Les projecteurs se sont éteints, mais la facture, elle, reste bien allumée.

Pendant ce temps, l’économie donne l’illusion d’aller bien : +12,1 % de croissance au premier trimestre 2025 ! Une performance qui ferait pâlir d’envie bien des pays, sauf qu’elle repose sur les hydrocarbures. Le reste de l’économie, lui, rame à 3,1 %. On dirait une fusée attachée à une charrette : ça brille devant, mais ça traîne derrière.

Le FMI, fidèle à son rôle, propose des « mesures correctives » : centraliser la gestion de la dette, consolider les comptes, améliorer la transparence. Des solutions sérieuses, presque ennuyeuses. Mais à défaut de spectacle, elles pourraient éviter au pays une descente aux enfers financiers.

Reste que la pièce de théâtre continue. Après avoir crié que les chiffres étaient faux, notre Premier ministre se tait maintenant que les vrais chiffres imposent des choix douloureux. On dirait un acteur qui adore les répétitions publiques mais quitte la scène dès que le rideau se lève.

La dette, elle, ne joue pas la comédie. Elle pèse, elle gonfle, elle s’affiche noir sur blanc. Et le Sénégal n’a plus le choix : il doit passer du théâtre politique à la réalité budgétaire.

Ibrahima Thiam, Président du parti ACT

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

02 - Décembre - 2024

Installation de la 15e législature de l’Assemblée nationale : Vers un seul groupe parlementaire de l’opposition

L’Assemblée nationale va ouvrir ses portes ce lundi 02 décembre 2024, pour l’installation des nouveaux députés de la 15e législature qui vont...

01 - Décembre - 2024

Présidentielle : la coalition "Diomaye Président" demande à tous les patriotes à se" rassembler autour d'Ousmane SONKO afin d'exiger sa candidature"

A quelques jours de la publication de la liste des candidats retenus pour la présidentielle de 25 février 2024, la coalition "Diomaye Président", par la voix du candidat...

29 - Novembre - 2024

NIAMEY : CAPITALE DE LA SOLIDARITÉ ANTI-IMPÉRIALISTE PANAFRICAINE ET INTERNATIONALE (PAR FODE ROLAND DIAGNE)

Sous le patronage du Général Thiani, président du Niger et du Comité National de Sauvegarde de la Patrie (CNSP) représenté par le premier ministre et en...

29 - Novembre - 2024

Départ de l’armée française du Sénégal : « Il n’y a pas encore de délai de rigueur » (Bassirou Diomaye Faye)

Lors de l’entretien accordé ce jeudi 28 novembre à France 2, relayé par PressAfrik, le Président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a...

29 - Novembre - 2024

15e législature : les nouveaux députés seront installés le 2 décembre

Le président de la République a signé un décret, jeudi, fixant au lundi 02 décembre 2024, la date d’ouverture de la première session ordinaire de...