UNE POLICE DÉLATRICE ? (PAR ABDOULAYE CISSÉ)

18 - Février - 2020

L'incident de la disparition-réapparition de la fille de Mame Makhtar de Jamra et la communication désastreuse du chef du bureau des relations publiques de la police inspirent cette chronique.

Et, c'est la police qui se retrouve sur le grill, prise en flagrant délit de violations du secret d'une enquête.

Un fait assez grave pour mériter qu'on s'y arrête.

N'est-ce pas, Abdoulaye Cissé ?

On se demande encore ce que va faire la demoiselle Gueye à la police aujourd’hui.

Selon la formule consacrée, c’est pour les suites de l’enquête. Une enquête dont on sait déjà tout par le bavardage inutile et pour le moins suspect du chef du bureau des relations publiques de la police.

Dans son exercice de communication, le lieutenant Ndiassé Dioum est allé au-delà de livrer de simples informations qui pouvaient être utiles au public. Il a livré à lapidation la jeune fille, à peine majeure, l’amant de la jeune fille sans compter les dégâts collatéraux sur les familles respectives dans une société moralisatrice qui n’accepte pas qu’une jeune fille, non mariée s’enferme avec un garçon, de surcroit dans une auberge, lieu de tous les fantasmes et de tous les fantasques. Mais s’il n’y a pas de contraintes ni exercice d’une quelconque violence, on est dans une relation entre adultes consentant. Le reste ne serait plus que jugement moral

Disons-le tout net, il y’avait de la bave dans la bouche du lieutenant Ndiassé Dioum comme pour rabattre le caquet au père de la jeune fille, un certain Makhtar Gueye de Jamra qui s’est imposé au Sénégalais comme juge des bonnes vies et mœurs, une sorte de Dr. De notre conscience morale qui n’hésite pas à flétrir tous nos comportements de déviants, selon sa loi morale de l’islam.

Ça puait à mille lieues que le lieutenant Ndiassé Dioum se réjouissait de ce qui arrivait à ce père de famille qui avait donné l’alerte de la disparition de sa fille, comme pour lui dire : voyez, vous jouez les ayatollahs alors que la dépravation des mœurs commence dans votre concession.

En effet, c’est tentant, mais est-ce vraiment le rôle de la police ça.

Et soyons sérieux, on ne peut pas reprocher à Mame Makhtar Gueye d’avoir donné l’alerte de la disparition de sa fille. N’importe quel père de famille responsable et préoccupé par le sort de ses enfants aurait agi de la même façon.

Ce sont les collègues du lieutenant Ndiassé Dioum qui doivent être dans leur petit soulier et gêné aux entournures par la tournure de cette affaire.

Et Dieu sait si les commissaires enquêteurs et leurs hommes ont été diligents et irréprochables pour retrouver celle qui était recherchée, qu’elle ait fugué ou pas, qu’elle se soit permise une escapade amoureuse avec consentement de ses parents ou pas.

On aime cette police-là, professionnelle et diligente.

On aime moins, ces cadres de la police qui jouent à la gorge profonde pour on ne sait quelles raisons.

Il serait étonnant que cette sortie du chef du bureau des relations publiques de la police ait l’onction de la hiérarchie, de l’autorité comme on dit dans le jargon de la police.

Ce serait surtout très grave si la faute de communication qui saborde le travail de la police n’était pas relevée.

Relevée l’homme lui-même est une toute autre chose à l’appréciation de ses chefs.

Mais cette gaffe n’annonce rien de bon dans les enjeux de rendre la police transparence.

Car là, on a transformé ce qui devait être un coup d’éclat pour la police en un incident impliquant la police.

Et d’ailleurs, autant on reproche aux médias, surtout à la presse en ligne et parfois les réseaux sociaux d’être dans la dérive pour la course au scoop, autant là c’est la police qui se retrouve sur le grill.

Et la violation du secret de l’enquête et de l’instruction ne doit pas rester impunie.

Chacun a droit à la préservation de sa dignité, surtout venant de la police.

On ne doit pas aller se plaindre à la police avec la police d’un effet boomerang.

C’est une sale histoire d’une fugue supposée d’une jeune fille, chérie par son père, mais qui reste la fille de son père.

J’aurais été l’amant ainsi nommément jeté en pâture par le lieutenant Ndiassé Dioum que j’aurais porté plainte. Et on peut faire confiance à la police pour mener l’enquête et à la justice pour réprimander ce cadre de police manifestement un peu trop bavard et surtout avec la dent dure contre Makhtar.

L’histoire dira s’ils ont déjà eu des histoires.

A suivre !

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

03 - Mai - 2024

Le Président Bassirou Diomaye Faye attendu au « Daaka » de Madina Gounass ce vendredi

Après ses visites à la mosquée omarienne et au Monseigneur Benjamin Ndiaye vendredi dernier, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, se rendra, ce...

02 - Mai - 2024

Célébration de la fête du Travail : Le président Diomaye prend acte des revendications des syndicalistes et prône le dialogue

Dans une ambiance sobre, sous la présidence de son excellence Bassirou Diomaye Faye, la cérémonie de remise des cahiers de doléances s’est déroulée...

02 - Mai - 2024

Loi d’accès a l’information, nouvelle loi sur la publicité, mise en place d’un organe de régulation des medias… : le plaidoyer de Bamba Kassé

Entre absence d’une loi d’accès à l’information, d’une nouvelle loi sur la publicité et d’un organe de régulation adapté, aux...

02 - Mai - 2024

Bamba Kassé annonce son départ à la tête du Synpics

Le secrétaire général du Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics) a annoncé son départ...

02 - Mai - 2024

Décès du promoteur de lutte : Gaston Mbengue perd son dernier combat

Le sport sénégalais, la lutte sénégalaise en particulier, est en deuil depuis hier, mercredi 1er mai 2024, suite au décès de Salif Mbengue dit...