VIOLENCES : LE SENEGAL AU BORD DE L’EMBRASEMENT ?

02 - Juin - 2023

La situation est explosive du côté de Dakar. Les autorités ont déployé ce vendredi 2 juin des hommes en tenue et armes de combat dans la capitale où, après le déchaînement de violence de jeudi, beaucoup redoutent un embrasement si le pouvoir fait arrêter l’opposant Ousmane Sonko, candidat à la présidentielle condamné à deux ans de prison ferme. Des tensions inédites, qui trouvent racine dans une affaire d’accusations de viol.
Les Sénégalais vivent en effet depuis février 2021 au rythme du feuilleton qui met en scène Ousmane Sonko, l’un des chefs de file de l’opposition, une jeune employée d’un salon de massage qui l’accuse de l’avoir violée à cinq reprises, et un certain nombre d’autres acteurs, y compris du pouvoir. Ce dernier a toujours réfuté les viols dont il est accusé. Il crie au complot ourdi par le pouvoir pour l’écarter de la présidentielle de 2024, à laquelle il est candidat.
L'opposition privée de son leader
Jeudi, il a été acquitté des accusations de viols mais condamné à deux ans de prison pour avoir poussé à la débauche une jeune de moins de 21 ans, un délit au Sénégal. Cette condamnation devrait signifier son inéligibilité. Ses droits électoraux sont déjà compromis par une récente condamnation à six mois de prison avec sursis pour diffamation contre un ministre, une autre manipulation de la justice selon lui. En conséquence, Dakar, sa banlieue et plusieurs villes ont connu des affrontements entre jeunes et forces de sécurité et des saccages de magasins et d'équipements publics.
Absent à son procès et au délibéré, il a été interpellé dimanche et ramené de force chez lui. Se disant « séquestré », il a appelé les Sénégalais à manifester « massivement ». Il n’a pas pris la parole depuis sa condamnation. Tous les accès à son domicile sont bloqués par les forces de sécurité qui repoussent par la force ceux qui cherchent à l’approcher. Ses avocats et ses soutiens dénoncent une assignation à résidence dénuée de fondement légal.
Flou sur un troisième mandat de Macky Sall
Ce psychodrame judiciaire n’est cependant pas la seule source de tensions dans le pays. Les Sénégalais attendent depuis des mois de savoir si le président Macky Sall, élu en 2012 et réélu en 2019, se présentera à un troisième mandat en 2024. L’opposition et des défenseurs des droits disent que la Constitution le lui interdit et l’appellent à renoncer.

 

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

09 - Septembre - 2023

LE PREMIER MINISTRE AMADOU BA CANDIDAT DE LA COALITION B.B.Y : UNE CONFIRMATION DE NOTRE CHOIX (DR DIA IBRAHIMA COORDONNATEUR DU C.A.A.B)

A titre liminaire, qu’il nous soit permis de remercier le Chef de l’Etat, Chef de notre coalition B.B.Y. , SON EXCELLENCE LE PRESIDENT MACKY SALL. Après de beaux et loyaux...

06 - Septembre - 2023

Le F24 dans la rue ce vendredi pour réclamer la libération des détenus politiques

La plateforme de lutte des forces vives de la nation F24 compte renouer avec les manifestations politiques, le vendredi 8 septembre 2023. Ce pour réclamer « la libération de...

06 - Septembre - 2023

Gabon: le président de la transition a rencontré Albert Ondo Ossa, leader de l’opposition

Au Gabon, alors que la transition a officiellement débuté hier par la prestation de serment de Brice Clotaire Oligui Nguema, et que la formation d’un nouveau gouvernement est...

05 - Septembre - 2023

Gabon : Le général Oligui, président de transition, promet le pouvoir aux civils

Le général Brice Oligui Nguema, qui a renversé Ali Bongo il y a cinq jours au Gabon, a prêté serment lundi comme président d’une « transition...

02 - Septembre - 2023

OUSMANE SON SUSPEND SA GREVE DE LA FAIM

C’est El Malick Ndiaye, le chargé de communication « des Patriotes » qui donne l’information Facebook. « Le président Ousmane Sonko vient de suspendre...