A propos du franc CFA (Par Momar-Sokhna Diop)

29 - Août - 2017

Depuis plusieurs mois, les manifestations et mobilisations anti CFA s’accentuent. Elles occupent la presse écrite et l’ensemble des réseaux sociaux. En effet nombreux sont nos concitoyens qui s’interrogent sur l’utilité de cette monnaie instaurée pour ne pas dire imposée par la France à plusieurs États d’Afrique subsaharienne. On ne le répétera pas assez. L’Afrique est l’un des continents les plus riches en matières premières et en même temps elle est le continent où les populations sont les plus pauvres et défavorisées au monde. C’est quand même paradoxal. Face à ces faits, il est tout à fait légitime que les Africains se demandent les raisons. Et il s’avère que la domination de l’Afrique par les pays occidentaux, leurs institutions internationales telles que la Banque mondiale, le Fond monétaire international, la francophonie, la Françafrique, la monnaie constituent l’essentiel des freins au développement du continent. Notre propos est tout simplement de dire que les Africains ont le droit de se poser des questions quant à l’efficacité de ces institutions. Ils ont également le droit et même le devoir de trouver des alternatives à cet asservissement et paupérisation dans laquelle ils s’installent depuis les soit disant indépendance de 1960. Nous le savons tous les pays présents en Afrique ne recherchent que leurs intérêts. Les institutions internationales qu’ils mandatent recherchent également à tirer le maximum de profits de leurs partenariats établis avec les États africains.

Maintenant, il s’agit de travailler à se débarrasser de manière utile de cette dépendance. Ce combat n’est pas une course olympique comme le constate Joseph Ki-Zerbo. Le poids de l’esclavage, de la colonisation et surtout du néocolonialisme est encore trop lourd. A cela s’ajoute le problème de la gouvernance d’État qui se pose à l’ensemble des pays africains. Très souvent, les pays sont gérés par des régimes patrimoniaux qui organisent autour de leurs familles et amis en tant que prête-noms, un gaspillage et pillage de l’essentiel des ressources. C’est pour dire tout simplement que le premier combat est de parvenir à instaurer en Afrique des régimes démocratiques, administrés par des Hommes engagés comme l’étaient Thomas Sankara, Patrice Lumumba, Kwamé Nkrumah, Cheikh-Anta Diop, Mamadou Dia, Ruben-Um Niobé pour ne citer que ceux. Voilà à mon sens les défis à relever avec méthode et stratégies pour espérer « l’émergence » devenue un slogan politique plutôt qu’une vraie ambition.

Momar-Sokhna Diop Professeur d’économie-Gestion et écrivain engagé spécialiste du développement local

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

27 - Décembre - 2024

DPG de Sonko : Ce qui va changer avec les entreprises

Lors de sa déclaration de politique générale à l’Assemblée nationale, le Premier ministre Ousmane Sonko a abordé avec fermeté la question des...

26 - Décembre - 2024

Air Sénégal dans la tourmente : entre endettement colossal et gestion critiquée

Dans un dossier exclusif intitulé « Redressement sous tension », L’Observateur dévoile la situation critique d’Air Sénégal. Une dette colossale...

26 - Décembre - 2024

SEDIMA SA apporte des éclaircissements et annonce un projet d’ouverture de son capital

La Direction Générale de SEDIMA SA a confirmé, dans un communiqué publié le 25 décembre 2024, que l’entreprise n’est pas en vente. Elle a...

20 - Décembre - 2024

Sénégal : L’État lance un audit financier des 14 sociétés minières pour valoriser sa part…

La Somisen, société des Mines du Sénégal informe dans un communiqué du lancement d’un audit financier des sociétés minières. Cet...

19 - Décembre - 2024

Le Sénégal dans le top 20 mondial de la croissance en 2025 (rapport)

Le rapport annuel du « Economist Intelligence Unit » (Eiu) révèle que 15 pays africains, dont le Sénégal, le Rwanda, la Libye, la Côte d’Ivoire,...