Au Maroc, la première ligne à grande vitesse d’Afrique s’annonce

31 - Décembre - 2016

En 2007, le Maroc décide de se doter de la « grande vitesse ». Quatre ans plus tard les travaux sont lancés. L’occasion pour la France de coopérer sur le chantier. Les dirigeants marocains ayant commandé une douzaine de rames TGV au début des travaux à Alstom. Livrées l’an passé, ces rames devraient être fonctionnelles dès la mi-2018.

L’Afrique s’ouvre à la grande vitesse. Du moins le Maroc, pour l’instant. La construction du premier tronçon de la future ligne à grande vitesse (LGV) est en train de s’achever qui reliera les villes de Tanger et Kenitra. Cette ligne est la première du genre à voir le jour sur le continent africain. Pour le pays, le projet est faramineux. Selon les informations du Monde du 30 décembre, le chantier s’étend sur 200 kilomètres, et représente une soixantaine de montagnes de terres déplacées sur les cinq dernières années. Les 5 600 ouvriers du chantier ont réalisé par ailleurs le plus long viaduc pour TGV jamais réalisé auparavant. Quelques 48 000 tonnes de rail ont été acheminés pour l’occasion. Et les chiffres devraient encore exploser d’ici à ce que le projet s’achève. La mise en service de la LGV étant prévue pour la mi-2018, après un report de trois ans. Le printemps arabe en 2011 a cependant mis un coup d’arrêt aux travaux entrepris quelques mois avant seulement. Il n’était plus question d’exproprier les habitants dont les logements se situaient sur le tracé de la ligne. Processus de négociations à l’amiable et d’indemnisation ont dû être mis en place, ce qui a considérablement retardé l’avancement du chantier.

La France partenaire. À partir de cette date, Tanger ne sera plus qu’à une heure et vingt minutes de Rabat, et à deux petites heures de Casablanca, contre près de cinq heures à l’heure actuelle. Et la France a des cartes à jouer dans la réussite du projet marocain. La SNCF assiste l’Office national des chemins de fer marocains (ONCF) dans le domaine de la maîtrise d’ouvrage. Une bonne opportunité d’afficher sa volonté et son engagement de développement à l’international. Le 29 décembre, Guillaume Pépy s’est d’ailleurs rendu, en compagnie de son homologue marocain, sur le chantier de la LGV. Malgré les retards dans les travaux, les deux entreprises affichent leur volonté d’accélérer le processus, notamment afin de limiter les surcoûts. L’investissement de départ de 1,8 milliard d’euros est passé à 2,1 milliards au total. Pourtant, d’un point de vue équipement, le Maroc est prêt. La commande des douze rames de type TGV Euroduplex (deux étages) à Alstom a été livrée en 2015 et les essais sur les voies marocaines de chemins de fer classiques ont déjà été réalisés.

Et compte tenu des facteurs de risques liés au tracé de la ligne LGV, le partenariat avec la SNCF est indispensable pour le Maroc. Grands vents, terrains spongieux, risque sismiques…. Autant d’aménagements nécessaires pour la viabilité du chantier. « Sans l’expertise de la SNCF, les Marocains ne seraient pas venus à bout de ces défis », a confié un des responsables du chantier du viaduc d’El Hachef, dans des propos rapportés par le Monde. Lors de son passage sur le tracé de la ligne, Guillaume Pépy a d’ailleurs rappelé que la SNCF était également investie dans le projet afin de former les ouvriers de l’ONCF marocain à la science de la grande vitesse.

LOPINION

 

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

16 - Novembre - 2023

Pétrole sénégalais : Le Fisc réclame plusieurs milliards sur la transaction Cairn-Woodside

Trois ans après la vente des parts de Cairn Energy à Woodside, le fisc sénégalais a décidé de réclamer plusieurs milliards de francs Cfa dans cette...

10 - Novembre - 2023

Hydrocarbures / Contenu local : Des contrats portant sur près de 450 milliards de francs CFA signés

Les mesures prises dans le cadre du contenu local en attendant le démarrage de la production de gaz et de pétrole au Sénégal ont permis aux entreprises locales de...

30 - Octobre - 2023

Sénégal : La pêche artisanale menacée par les «bulldozers des océans»

Au Sénégal, la pêche artisanale est menacée. Un rapport de la Fondation pour la justice environnementale (EJF) dénonce les chalutiers de fond, principalement...

30 - Octobre - 2023

CHERTE DE L'ELECTRICITE: LA SOLUTION QUI VA VOUS SURPRENDRE ET VOUS SOULAGER

Alors que les factures de l’électricité explosent au Sénégal, Bouba Benjeloun, membre de la société, propose une solution qui va vous soulager...

27 - Octobre - 2023

ETUDE : LES REVENUS DES PECHEURS CHUTENT A CAUSE DES PRATIQUES DES CHALUTIERS DE FOND

Près des deux tiers des pêcheurs (65 %) au Sénégal affirment gagner moins qu’il y a cinq ans, une conséquence des « pratiques non durables » et...