BULLETIN DE SANTE DE LA DEMOCRATIE AU SENEGAL

12 - Mai - 2023

Dire que la démocratie sénégalaise est malade, est bien un euphémisme. La preuve, la presse internationale, chaque jour que Dieu fait, braque ses projecteurs sur le pays de Macky Sall pour ausculter sa démocratie. C’est le cas de la Deutsche Welle. Dans son dernier reportage sur le Sénégal, elle a ouvert son micro à Claus-Dieter Koenig, directeur du bureau de la Fondation Rosa Luxemburg à Dakar. Ce dernier a expliqué qu'Ousmane Sonko fédère autour de lui la plupart des mécontentements car "la société civile, les mouvements se sont ralliés derrière lui". Claus-Dieter Koenig donne l'exemple de "beaucoup de féministes qui disent qu'il n'est pas acceptable qu'il soit polygame mais qu'elles n'ont pas le choix, car c'est avec lui qu'il faut, au moins maintenant, faire avancer la cause pour, peut-être après, trouver une autre personne qui donne de l'espoir."
Quant à la déception de la population au terme de deux mandats de Macky Sall, Claus-Dieter Koenig estime que "toute la confiance en ce gouvernement et en ce président, qu'ils vont apporter quoi que ce soit au peuple, a un peu disparu. Cela concerne la santé, la transparence d'utilisation des fonds – et le fonds Covid en est l'exemple le plus important… c'est ça, l'atmosphère dans le pays."
Pour ce qui est du troisième mandat présidentiel qui fait tant débattre, il faut rappeler que le chef de l'Etat sortant n'a pas encore affirmé qu'il souhaitait se représenter. Macky Sall y était opposé quand il a succédé à Abdoulaye Wade, mais selon Claus-Dieter Koenig, le président en fin de mandat a tout intérêt à maintenir le flou le plus longtemps possible. "Le calendrier électoral l'obligera à se prononcer au plus tard en décembre", explique Claus-Dieter Koenig.
"Le fait même que cette question se pose encore dans notre pays", déplore Cheikh Gueye, coordinateur du Réseau sénégalais des Think Tanks (SENRTT) et secrétaire permanant du Rapport alternatif sur l'Afrique (Rasa), "montre que nous avons reculé du point de vue démocratique. Parce qu'il était attendu de la part du président Macky Sall que ce genre de questions ne reviennent plus. Nous avons eu en 2016 un référendum censé consacrer les progrès du Sénégal dans ce domaine. Maintenant, il n'a encore rien dit alors il est risqué de se prononcer sur cette question, on ne sait pas ce qu'il va faire."
Cheikh Gueye évoque une "démocratie malade" : "Il y a effectivement une certaine déception par rapport aux avancées démocratiques et aux droits humains. Je partage l'idée que nous avons encore beaucoup de progrès à faire en ce domaine. Tout le monde devrait se mobiliser : la classe politique, la société civile, pour refonder la société sénégalaise, et la société politique plus particulièrement, pour adopter un nouveau contrat social. Il me semble que c'est nécessaire après 63 ans d'indépendance."
LS avec DW

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